Les gendarmes escortent le véhicule transportant Félicien Kabuga
Kigali: L’homme d’affaires rwandais Félicien Kabuga, considéré comme l’architecte et financier du génocide des Tutsi en 1994, a été présenté ce mardi 19 mai au parquet général de Paris trois jours après son arrestation en France.
Il a été présenté à une avocate générale qui doit lui notifier le mandat d’arrêt du Mécanisme international (MTPI), la structure chargée d’achever les travaux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) mis en place pour juger les principaux auteurs du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994.
Selon l’Agence France Presse(AFP), Kabuga doit comparaître devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, chargée de vérifier la validité de ce mandat et d’émettre un avis favorable ou non à sa remise au MTPI. Elle devra aussi statuer sur son maintien ou non en détention.
L’audience devrait se tenir mercredi, ou bien le 27 mai si la défense demande un délai. La chambre aura ensuite quinze jours pour se prononcer. En cas d’avis favorable à cette remise, M. Kabuga pourrait encore se pourvoir devant la cour de Cassation, qui aura deux mois pour statuer. Une fois achevées toutes les procédures nécessaires en droit français, Félicien Kabuga devrait être placé sous la garde du Mécanisme en vue de son procès.
Considéré comme le principal financier du génocide, Félicien Kabuga présidait le Fonds de Défense Nationale (FDN) qui collectait « des fonds » destinés à financer la logistique et les armes des miliciens hutu Interahamwe qui furent le fer de lance du génocide, selon l’acte d’accusation du TPIR.
Il présidé également la Radio Télévision Libre des mille-collines (RTLM), surnommée «Radio Machette», qui diffusa des appels aux meurtres des Tutsi. Il est également accusé d’avoir « ordonné aux employés de sa société (…) d’importer un nombre impressionnant de machettes au Rwanda en 1993 », avant de les faire distribuer en avril 1994 aux Interahamwe.
Les forces de l’ordre françaises ont arrêté Félicien Kabuga après 26 ans de cavale dans le cadre d’une opération coordonnée sophistiquée ayant nécessité la fouille simultanée de plusieurs endroits. Il a été mis en accusation par le TPIR en 1997.
Les sept chefs d’accusation suivants ont été retenus contre lui : génocide, complicité dans le génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, tentative de génocide, entente en vue de commettre le génocide, persécutions et extermination. (Fin)