Rondpoint Tshukudu dans la ville de Goma.
La situation est restée tendue dans la ville de Goma (Nord-Kivu) jusqu’à midi ce lundi 31 octobre à la suite de la marche organisée par la coordination provinciale de la société civile.
Des centaines de manifestants, munis des bâtons et des branches d’arbres ont pris d’assaut toutes les grandes artères de la ville. Exaspérés de colère, les manifestants scandant des slogans hostiles au gouvernement rwandais ont tenté de traverser la frontière du Rwanda par la grande et la petite barrière, a constaté le reporter de Radio Okapi parrainée par l’ONU.
La manifestation, qui se voulait pacifique, a totalement dégénéré en fin de matinée lorsque des manifestants venus des quartiers Majengo, Buhene, Katindo, Mapendo, Mikeno, des Volcans et Bujovu, se sont massés au niveau du rond-point Birere avant de s’ébranler vers la petite barrière, à la frontière avec le Rwanda. Là, ils ont été bloqués par un important dispositif de la police y déployé tôt le matin de ce lundi.
Une autre foule compacte de manifestants munis de bâtons, de croix et couverts des branches d’arbres, ont pris d’assaut l’artère principale communément appelé « Kanyamuhanga » pour déboucher vers la grande barrière où ils se sont aussi heurtés à la résistance de la police qui a fait usage de gaz lacrymogènes.
Toutes les activités socio-économiques sont complètement paralysées. Stations-services, boutiques, magasins, écoles n’ont pas ouvert. Certaines banques ont fonctionné dans la matinée mais à guichet fermé. Peu avant midi, elles ont dû fermer leurs portes, au regard de la tournure que prenait cette marche de la societe civile.
Les transports en commun sont très rares, le trafic reste toujours timide sur les principales artères de la ville où les manifestants défient la police.
La coordination provinciale de la société civile a lancé, la semaine dernière, un appel à une marche pacifique ce lundi à Goma pour exiger de la communauté internationale qu’elle condamne fermement l’agression de la RDC par le Rwanda sous le label de la rébellion du M23. Une accusation que le Rwanda toujours rejetée.
Cette marche de la société civile intervient au lendemain de la manifestation spontanément d’un groupe des jeunes de la société civile et de mouvements citoyens dans les rues de Goma dimanche 30 octobre. Les manifestants ont brûlé le drapeau du Rwanda, à la grande barrière. Cette action fait suite à la décision du Conseil supérieur de la défense demandant au Gouvernement d’expulser Vincent Karega, ambassadeur plénipotentiaire du Rwanda en poste en RDC. (Fin).