Les représentants des services de renseignements de la sous-région dans un hôtel à Bujumbura, le 6 juillet 2021
Les chefs des services de renseignements du Burundi, de la RDC, du Rwanda, de l’Ouganda et de la Tanzanie se sont réunis dans la capitale économique du Burundi les 5 et 6 juillet.
Selon le Collectif SOS Médias Burundi qui livre cette information, les chefs des services de renseignements ont pour objectif d’adopter un plan d’action pour éradiquer les groupes armés à l’est de la RDC. Le Rwanda est beaucoup préoccupé par les groupes génocidaires comme l’a indiqué son représentant.
La réunion a regroupé des responsables des services secrets militaires et civils de la sous-région. Selon le patron du SNR (service national de renseignements) du Burundi, des équipes vont être constituées pour pouvoir échanger des renseignements. « L’objet de la présente était d’adopter le plan d’action pour l’élimination, l’éradication des groupes négatifs dans la région qui sont principalement localisés à l’est de la RDC. (…). L’essentiel étant de mettre en place prochainement une cellule opérationnelle qui va planifier les activités et les coordonner », a indiqué le Général major Ildefonse Habarugira, chef des renseignements burundais dans une interview accordée à la presse locale. Il parle d’un « mécanisme qui vient en appui aux opérations militaires qui manquent d’un mécanisme d’échange et de coordination ».
Le représentant du Rwanda qui n’a pas manqué d’indiquer que lui et la délégation qu’il conduit se sentent à la maison à Bujumbura, est revenu sur une catégorie de groupes répertoriés dans la partie est du Congo. « (…), nous sommes tous d’accord que la région des Grands Lacs continuent d’être gravement affectée par l’insécurité causée par des groupes armés dont des forces génocidaires FDLR-FOCA et ses démembrements, et des terroristes ADF-MTM qui sont en train d’assassiner et terroriser des civils innocents dans le territoire de Beni au Nord-Kivu et en province de l’Ituri à l’est de la RDC », a spécifié le Général de brigade Vincent Nyakarundi, chef des services secrets militaires du Rwanda tout en félicitant les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) pour leurs efforts dans le combat d’éradiquer ces forces « négatives ». Et d’espérer « des actions concrètes et des résultats tangibles du nouveau mécanisme ».
Bintou Keita, cheffe de la Monusco rappelle la raison d’être de la rencontre. « (…) C’est qu’il y a des populations qui souffrent, il y a des femmes, des enfants et des jeunes qui souffrent et cela fait des années que cela dure. Il est grand temps que l’on ne déçoit pas les populations de la région des Grands Lacs et que nous tous nous sommes engagés pour faire en sorte qu’il n’y ait plus des pleurs parce-que nous aurons failli à la neutralisation des groupes armés », a-t-elle discouru.
Et de conseiller « Et il faut aussi qu’on ait une démocratisation continue dans tous les pays de la région des Grands Lacs de manière à ce qu’aussi les griefs dits de marginalisation, d’exclusion et de discrimination qui font que l’on recourt à la violence, que tout cela puisse s’arrêter ».
L’est de la RDC en proie à des violences et combats entre groupes rebelles rivaux d’un côté et mouvements armés et l’armée congolaise de l’autre regorge plusieurs groupes rebelles ougandais, rwandais et burundais dont des ADF (Forces Démocratiques Alliées) considérées par le président Félix Tshisekedi et le reste du monde comme » un groupe terroriste » et des restes des FDLR qui ont commis le génocide contre les Tutsis en 1994 au Rwanda.
Ces dernières années, ces derniers ont perdu plusieurs responsables dans des opérations attribuées aux FARDC. Les états-majors des armées des pays de la sous-région se sont convenus de mettre ensemble leurs efforts pour éradiquer ces groupes. (Fin)