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Président ougandais Yoweri Kaguta Museveni en chemise blanche avec chapeau dans la main
Le Président ougandais Yoweri Kaguta Museveni a souligné la nécessité d’un dialogue direct entre son homologue congolais, Félix Tshisekedi, et les groupes en conflit avec lui en l’occurrence le M23 comme solution la plus efficace à la crise dans l’Est de la RDC.
Museveni fait partie des Chefs d’État qui assistent ce samedi 08 février en Tanzanie au sommet conjoint de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC, sigle en anglais) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC, sigle en anglais) sur la crise de l’Est de la RDC.
Le Président rwandais Paul Kagame et d’autres dirigeants de l’EAC et de la SADC sont également présents. Cependant et malgré les confirmations précédentes, le Président Tshisekedi ne s’est pas rendu en Tanzanie et assiste plutôt au sommet virtuellement. La Première Ministre, Judith Suminwa, a été dépêchée pour représenter la RDC sur place.
À son arrivée en Tanzanie, Museveni a réitéré sa position sur la résolution du conflit. “Ma proposition précédente pour ce sommet était que S.E. Tshisekedi parle directement à ceux qui sont en conflit avec lui, car cela nous affecte tous”, a-t-il partagé sur X, ajoutant qu’aucun autre forum n’est mieux placé pour aborder la question que le sommet lui-même.
S’exprimant à l’ouverture de la session des chefs d’État ce samedi, le Président kényan William Ruto,-qui préside également l’EAC-, a souligné que le conflit en RDC est complexe mais il ne peut être résolu que par le dialogue.
« Pour cette raison, un tel conflit ne peut être résolu par des moyens militaires. Nous devons résister à la tentation de croire que nous pouvons tirer ou bombarder pour trouver une solution face à une situation aussi complexe », a-t-il dit.
Le sommet fait suite à de récentes escalades, notamment la prise de Goma par le groupe rebelle M23(Mouvement du 23 Mars). Le M23 a repris les combats en 2021 invoquant la protection des membres de la minorité Tutsi qui sont pris pour cible depuis plus de trois décennies, y compris dans le cadre de la campagne anti-M23 en cours.
Le M23 se bat principalement pour le retour dans leur pays de leurs proches qui croupissent dans des camps de réfugiés au Rwanda, en Ouganda et ailleurs dans la région depuis trente ans. Ils ont fui le nettoyage ethnique dont les Tutsi congolais sont victimes avec la complaisance et la complicité des régimes qui se succèdent au pouvoir à Kinshasa.
La rébellion du M23 a resurgi en 2021, après dix ans d’exil de ses dirigeants et de mise en sommeil du mouvement, et après 14 mois de négociations officieuses et infructueuses avec Kinshasa.
Le Président Félix Tshisekedi a été exhorté à plusieurs reprises à engager un dialogue par le biais de divers processus, mais il a toujours refusé de négocier avec le M23 malgré les revers continus subis par son armée.
Ce sommet extraordinaire EAC-SADC va permettre aux deux blocs régionaux d’accorder leurs violons sur les voies et moyens pour mettre fin à la spirale des affrontements entre l’armée congolaise et les rebelles du M23, ce qui n’est pas vraiment le cas actuellement.
L’EAC prône, en effet, des négociations directes entre le gouvernement congolais et le M23 dont le Président congolais Félix Tshisekedi ne veut jusqu’à présent pas entendre parler, ce qui l’a conduit à remplacer la force d’interposition de l’EAC en RDC par celle de la SADC qui s’est, elle, alignée sur Kinshasa qui privilégie l’option militaire.
La résurgence du M23 et son offensive dans l’Est de la RDC sont au cœur des tensions entre Kigali et Kinshasa. La RDC accuse le Rwanda de soutenir le mouvement rebelle congolais.
Le Rwanda a également accusé la RDC de soutenir le groupe paramiliaire FDLR créé par les responsables du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994 et qui cherchent à reconquérir le pouvoir au Rwanda à partir de la RDC où ils sont exilés depuis leur defaite il y a trente ans. La RDC et le Rwanda nient soutenir respectivement les FDLR et le M23.
Les FDLR entretiennent et propagent une idéologie de haine et de violence génocidaire anti-Tutsi en RDC, après que ses principaux éléments aient participé au génocide de 1994 contre les Tutsi tuant plus d’un million de personnes au Rwanda. (Fin)