Kigali: Huit fonctionnaires d’un hôpital situé dans le Sud du Rwanda ont été interpellés, ce lundi 15 juin, pour avoir « prétendument dissimulé des informations concernant des victimes du génocide de 1994 perpétré contre les Tutsi », a annoncé le Bureau rwandais d’investigation (RIB).
Les responsables de l’hôpital de Gitwe ont été arrêtés après la découverte des corps enterrés dans une fosse commune sous l’hôpital situé dans le district de Ruhango, a indiqué le RIB dans un communiqué, précisant qu’au moins 10 corps ont été exhumés lundi.
“Cacher les restes des victimes du génocide est un acte de déni du génocide, RIB appelle la population à continuer de partager les informations sur les lieux où les victimes du génocide ont été enterrées afin de leur accorder un enterrement décent”, souligne le bureau chargé des enquêtes criminelles.
Le directeur général de l’hôpital de Gitwe, Gérard Urayeneza, et sept autres fonctionnaires ont été arrêtés et placés en garde à vue, selon le Bureau rwandais d’investigation.
Avril dernier, les restes de 78 victimes du génocide de 1994 contre les Tutsi ont été retrouvés près du barrage de Kayonza, situé dans l’Est du pays. Une découverte qui a coïncidé avec les commémorations du 26 anniversaire du génocide.
Mai 2019, environ 85.000 victimes du génocide des Tutsi, retrouvées dans des fosses sous des maisons à la périphérie de Kigali, ont été inhumées au Mémorial du génocide de Nyanza.
Le Rwanda a décrété un deuil national de 100 jours le 7 avril dernier, date de la commémoration de l’anniversaire du génocide qui a fait, durant trois mois et dix jours, plus d’un million de morts.
Le génocide de 1994, perpétré par le régime extrémiste des Forces armées rwandaises et des miliciens hutus, a commencé au lendemain de l’assassinat du président Juvénal Habyarimana.
Le Rwanda célébrera le 4 juillet prochain la “Journée de la libération”, marquant la victoire du Front patriotique rwandais (FPR) qui s’est emparé du pouvoir en 1994 après avoir chassé le régime génocidaire. (Fin)