Le Niger a déclaré persona non grata huit Rwandais récemment réinstallés dans le pays en provenance d’Arusha en Tanzanie par le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda(TPIR) et l’ex-Yougoslavie(TPIY), le « Mécanisme» en sigle.
Ces Rwandais avaient séjourné dans une maison sûre en Tanzanie après avoir purgé leurs peines ou après avoir été acquittés par le TPIR mis en place pour juger les principaux auteurs du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994. A la fin de leurs procès, ils sont restés à Arusha où se trouvait le siège du TPIR faute d’un pays d’accueil.
Selon un communiqué publié le 27 décembre 2021, le ministère nigérien de l’Intérieur et de la Décentralisation a ordonné aux hommes de quitter le pays endéans sept jours.
L’expulsion intervient après une enquête menée par le gouvernement rwandais auprès du «Mécanisme » pour obtenir des éclaircissements sur les circonstances dans lesquelles les huit ont été transférés au Niger.
S’adressant au Conseil de sécurité de l’ONU à New York début décembre, l’Ambassadrice du Rwanda Valentine Rugwabiza a déclaré que le Rwanda n’avait pas été informé ni par le «Mécanisme» ni par le pays hôte du transfert de ces ressortissants rwandais.
La diplomate rwandaise a ensuite souligné qu’il existe des preuves que certaines de ces personnes, après leur acquittement par l’ancien TPIR, se sont livrées à des activités subversives qui ont contribué à l’insécurité et à l’instabilité de la région des Grands Lacs au cours des dernières décennies.
Les individus en question étaient depuis longtemps bloqués à Arusha, l’ancien siège du TPIR, après que de nombreux pays eurent refusé de les accueillir, y compris ceux qui hébergeaient leurs familles. Cependant, le Rwanda a précédemment déclaré qu’ils pourraient rentrer dans leurs pays s’ils le souhaitaient.
« Les personnes suivantes sont définitivement expulsées du territoire nigérien et se voient refuser définitivement le séjour pour des raisons diplomatiques », lit-on dans l’arrêté ministériel qui les expulse du Niger.
Il s’agit de Protais Zigiranyirazo, le frère d’Agathe Habyarimana, et donc beau-frère de l’ancien président Juvénal Habyarimana. André Ntagerura qui était ministre des Transports pendant le génocide de 1994, Prosper Mugiraneza, ministre de la Fonction publique dans le même gouvernement, Anatole Nsengiyumva, Chef du Bureau du renseignement de l’état-major général de l’armée et Commandant du secteur opérationnel de Gisenyi à partir de juin 1993 à juillet 1994.
Les autres sont Innocent Sagahutu, un capitaine des Ex-FAR, Nzuwonemeye François Xavier, Nteziryayo Alphonse et Muvunyi Tharcisse.(Fin)