Kigali: «Le COVID-19 nous a permis d’explorer de nouvelles plateformes et façons d’identifier les personnes», déclare Vera Songwe, Secrétaire générale adjointe de l’ONU et Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) qui suggère que les plateformes numériques telles que Facebook, Google, etc. peuvent aider à « changer la façon dont nous effectuons les recensements, identifions et localisons les gens ».
Telles sont ses remarques prononcées, le 17 juin 2020, lors d’un webinaire organisé par ID4Africa pour discuter des questions liées à l’identité pour le développement dans une Afrique en pleine crise de COVID et une Afrique post-COVID. Mme Songwe fait remarquer que l’accès aux TIC sera crucial pour permettre à l’Afrique de se rebâtir.
« Le concours Rebâtir plus solide sera remporté par des pays dotés de meilleures technologies et plates-formes de TIC. L’Afrique a besoin de TIC fiables, abordables et accessibles pour atteindre les plus vulnérables mais aussi pour soutenir l’innovation et la création de nouveaux emplois ».
Des experts du PNUD, de la Banque mondiale, de l’UNICEF et du Centre pour le développement mondial (CGD) qui ont également assisté à la réunion, conviennent tous que l’initiative d’une identité pour tous doit être accélérée, d’autant plus qu’environ 70% des Africains opèrent dans le secteur informel et principalement sans identité.
Vyjayanti Desai, Chef de programme pour l’identification pour le développement (ID4D) à la Banque mondiale, déclare : « Le COVID-19 a accéléré le programme pour l’identité numérique, qui est beaucoup plus efficace et précis pour ce qui est de faire parvenir de l’argent directement aux plus démunis ».
Elle indique que de nombreux pays réalisent maintenant l’importance de l’identité numérique « car elle les aide à transférer plus rapidement l’aide en espèces disponible », et que l’identité numérique a l’avantage supplémentaire de l’inclusion, déclarant « nous voyons des exemples en Inde où, au cours du mois de mai, il y a eu cinq millions de nouveaux titulaires de compte (femmes qui ont ouvert des comptes pour recevoir un paiement) ».
L’expert du PNUD sur l’identité juridique, Niall McCann, dit : « L’importance d’avoir tout le monde enregistré dans un système d’identification d’État est absolument claire maintenant parce que vous ne pouvez pas retracer les contacts, ou connaître votre taux d’infection ou de décès si vous ne savez pas qui est sur votre territoire ».
Le besoin d’investir d’urgence dans des systèmes d’identification complets est également souligné par le Directeur associé de l’UNICEF, Cornelius Williams, qui affirme : « Nous avions l’habitude d’avoir l’inclusion financière comme argument économique pour un système d’identité national complet, mais nous avons maintenant l’argument de la santé publique. Nous devons nous assurer que l’investissement consenti pour reconstruire les systèmes de gouvernance comprend un investissement pour un système national complet de gestion de l’identité ».
Oliver Chinganya, qui dirige le Centre africain pour la statistique, à la CEA, profite de l’occasion pour souligner le travail de la CEA « avec les opérateurs de télécommunications aidant les pays à répondre efficacement au COVID-19 par la transmission d’informations aux citoyens et de ceux-ci à moindre coût ».
Le webinaire était modéré par le Directeur exécutif d’ID4Africa, Joseph Atick. (Fin)