Par André Gakwaya;
Kigali: Après leurs visites dans les écoles du Sud et sur les trois sites de Murambi, Ntarama et Gisozi, les huit enseignants belges ont émis leurs impressions sur le Rwanda d’après-Génocide. En exhortant les Rwandais et les jeunes à poursuivre la construction d’un meilleur futur de réconciliation.
Pour Philippe Renette, Professeur d’Anglais dans une Ecole secondaire de Liège, « La visite des trois sites mémoriaux se complète. L’histoire se nuance, se précise. Evidemment il y a beaucoup d’émotions. Surtout ce que j’ai trouvé ici à Gisozi, c’est l’importance des témoignages des survivants qui évoquent ce qui s’st passé il y 25 ans, avec l’impression que la vie continue. Que ce n’est pas possible, mais que pour eux c’est la seule voie possible. Ce qui m’a beaucoup touché ici c’est la mise en perspective du génocide des Tutsi avec tous les autres génocides reconnus. J’ai remarqué ici aussi les crânes, les fémurs, l’importance des photos, etc. C’est important de donner un visage aux personnes qui ont péri, je crois que c’est très important pour les familles de se retrouver ici pour de recueillir et aussi pour nous», a-t-il indiqué.
Mme Cécile Schaack, Professeur d’Art Histoire, et Mémoire des Génocides à Bruxelles, s’est exprimée en ces termes :
«Pour nous de l’extérieur, visiter trois sites qui sont si différents, ça nous permet d’approcher la question du génocide contre les Tutsi de façon plus nuancée. On a vu comment les choses se sont passées. Nous terminons par ce site mémorial de Kigali. On voit toute la dimension. Il y a des tombes, des lieux de recueillement, c’est très important pour les survivant d’être en communion avec ceux qui sont morts, toute la dimension de communication, de pédagogie sur ce qui s’est passé, transmettre quelque chose. Cela nous touche aussi en tant qu’étrangers. On reçoit beaucoup».
Donatienne Beaupain a été très impressionnée par la résilience des Rwandais, par cette capacité de ces hommes et femmes de continuer à vivre, à pardonner, à vouloir le meilleur pour leur pays et les générations à venir. « Il y a beaucoup d’informations abondantes importantes que j’ai à transmettre. Je suis beaucoup plus outillée, plus formée pour faire passer un message, une information », a-t-elle confié.
Et Marie Poncin de poursuivre : « Beaucoup d’émotions certainement. Ces mémoriaux sont indispensables, utiles, pour que personne n’oublie le génocide. Je trouve que le Rwanda a beaucoup investi dans sa jeunesse. Je trouve que c’est quelque chose qui est manifeste. Ce qu’on espère pour le Rwanda c’est que la nouvelle génération soit préparée pour qu’une telle chose ne se reproduise. J’ai bon espoir pour que cette chose n’arrive plus ni au Rwanda ni ailleurs. C’est sur la jeunesse que reposent la reconstruction et l’avenir du Rwanda. Je souhaite au Rwanda une pleine réussite. Je vois que c’est un pays qui bouge beaucoup. Il y a une très grande dynamique. Je souhaite aux Rwandais une pleine réussite. Je crois que tout cela va donner un avenir meilleur que tout le monde mérite et que le Rwanda soit un modèle pour d’d’autres pays du monde. Les Rwandais peuvent être fiers pour avoir cette ressource qui leur permet de surmonter cette épreuve et de rayonner à l’extérieur, et d’être un exemple ailleurs».
Cécile Schaack demeure impressionné par les défis que le Rwanda doit relever. «On voit qu’il y a une dimension d’évoluer, d’avancer, une dimension d’autocritique, de faire des recherches sur ce qui se passe ailleurs. Je crois que c’est un travail qui servira de modèle. Il faut continuer à y croire et continuer sur le même chemin », souligne-t-elle.
Philippe Renette, dans le même sens, abonde: «Ce qui m’impressionne, c’est le travail de mémoire effectué depuis 25 ans. Je crois que c’est très important pour les Rwandais, quel que soit leur âge, de connaître son histoire. L’histoire doit continuer à s’écrire pour que les gens soient conscients de témoigner pour que le Génocide ne se reproduise plus». (Fin)