Dans une interview accordée à France 24, le Président angolais João Lourenço estime qu’une guerre totale entre le Rwanda et la République démocratique du Congo n’est pas d’actualité. Il espère que ses efforts de médiation pour rétablir la paix dans l’est de la RDC porteraient leurs fruits.
Affirmant que le groupe rebelle M23 respecte le cessez-le-feu conclu il y a quelques semaines, la prochaine étape consiste pour lui à contenir le groupe, et à le désarmer.
Sur le plateau de France 24, le chef d’État angolais João Lourenço a déclaré que son pays est prêt à envoyer 500 soldats dans la région pour accomplir cette mission. Il souligne qu’il faut maintenant accélérer le processus, ajoutant qu’il incombe aux autorités congolaises de se préparer pleinement à cette étape.
Le Président João Lourenço indique que son homologue rwandais Paul Kagame a contribué à mettre les responsables angolais en contact avec les dirigeants du M23. Selon lui, cela montre que le président rwandais souhaite contribuer à la recherche d’une solution plutôt que d’alimenter la violence, comme le prétendent les autorités congolaises.
Des tensions sont régulièrement enregistrées entre la RDC et le Rwanda. Leurs relations s’étaient normalisées avec l’arrivée du Président Félix Tshisekedi à la tête de la RDC en 2019, jusqu’à la résurgence en novembre 2021 de la rébellion du M23 (Mouvement du 23 mars), qui avait été défaite en 2013.
Kinshasa accuse Kigali de soutenir activement le M23, ce que les autorités rwandaises démentent. Les autorités rwandaises ont également accusé la RDC “d’opérer aux côtés de milices armées irrégulières”, dont les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), mouvement de rebelles hutu rwandais dont certains impliqués dans le génocide des Tutsis en 1994 au Rwanda.
Les autorités de Kinshasa ont par le passé nié toute collusion avec les FDLR. Mais dans un rapport publié le 18 octobre 2022, l’ONG Human Rights Watch a affirmé que des unités de l’armée de RDC avaient combattu les rebelles tutsis du M23 dans l’est du pays aux côtés des FDLR.
Le M23 est une ancienne rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013, qui a repris les armes en reprochant à Kinshasa de n’avoir pas respecté des accords sur la démobilisation et réinsertion de ses combattants.
Le M23 se bat principalement pour le retour dans leur pays de leurs proches qui croupissent dans des camps de réfugiés au Rwanda, en Ouganda et ailleurs dans la région depuis plus de 29 ans. Ils avaient fui la purification ethnique dont les Tutsis congolais sont victimes dans leur pays d’origine, la RDC, avec la complaisance du gouvernement congolais. (Fin)