Kigali: Les funérailles ont eu lieu dimanche au site mémorial de Rukumberi, dans le district de Ngoma, dans la province de l’Est, où plus de 40.000 corps des victimes du génocide de 1994 perpétré contre les Tutsi ont été inhumés.
Les corps comprennent ceux qui ont été retrouvés dans différentes parties du district, ainsi que ceux qui avaient été enterrés sur un site du mémorial en piteux état.
L’événement faisait partie des activités marquant la 25e commémoration du génocide de 1994 perpétré contre les Tutsi.
«Je pleure les familles dont les proches ont été tués et jetés dans des lacs et des rivières…», a déclaré la présidente de la chambre des députés au Parlement rwandais, Donatille Mukabalisa.
En particulier, a-t-elle ajouté, le moment est venu d’honorer «nos proches ainsi que de réfléchir à leur courage et à leurs actes de gentillesse».
«Rukumberi est un exemple de la façon dont les mauvais dirigeants ont planifié et exécuté le génocide contre les Tutsi », a-t-elle exprimé.
Elle a félicité les rescapés du génocide pour leur résilience et leurs efforts pour reconstruire leur vie et leur pays.
«Les jeunes doivent s’efforcer de faire preuve de résilience et d’intensifier leur lutte contre l’idéologie du génocide. Il y a encore des négationnistes qui pensent encore qu’un génocide peut se reproduire, la jeunesse devrait prendre l’initiative de déraciner cette mauvaise idéologie », a-t-elle déclaré.
Les survivants du génocide ont lu des messages à l’intention de leurs parents assassinés au moment de leur dernier hommage.
Dr Jean-Damascène Bizimana, secrétaire exécutif de la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG), a rappelé aux personnes en deuil que le génocide de 1994, qui avait coûté la vie à plus d’un million de personnes, avait été planifié à l’avance.
«Les Tutsi ont été tués depuis 1959 », a-t-il déclaré. En 1960, a-t-il dit, de nombreux Tutsi étaient isolés et envoyés dans le district de Bugesera, dans la province de l’Est, où ils seraient exécutés.
Il a ajouté que les mauvais dirigeants ont utilisé des partis politiques fondés sur la discrimination, des artistes ainsi que des journalistes pour préparer le terrain en vue de l’exécution du génocide.
Dr Bizimana a averti que l’idéologie du génocide sévit toujours, en particulier parmi les personnes vivant à l’étranger, en particulier les auteurs du génocide qui tentent d’échapper à la justice.
«Les jeunes doivent comprendre que le Rwanda vient de loin et doivent maintenir les acquis», a-t-il ajouté.
Protais Rutagarama, qui a donné son témoignage, a déclaré que Rukumberi avait vécu des événements horribles et vivait dans la peur pendant des années avant et pendant le génocide.
Rukumberi est l’un des endroits où le génocide a été essayé avant sa perpétration en 1994.
«Les Tutsi ont été arrêtés et emprisonnés sans raison. J’ai été personnellement arrêté et passé plus d’une semaine en détention. Nous avons été accusés d’être des complices. Seul Dieu m’a protégé parce que d’autres ont été tués», a-t-il exprimé. (Fin)