Joseph Kabila séjourne à Goma dans un contexte de controverse

Le sénateur Joseph Kabila, Président honoraire de la RDC, est arrivé vendredi 18 avril à Goma, dans la province du Nord-Kivu, une région actuellement sous le contrôle des rebelles de l’AFC/M23 et de leurs alliés rwandais.

Selon des sources locales contactées par la Radio Okapi parrainée par l’Onu qui livre cette information, Joseph Kabila a franchi la frontière entre la RDC et le Rwanda en début de soirée, via le poste-frontière de la “Grande barrière”, reliant les villes de Gisenyi (Rwanda) et Goma (RDC).

Joseph Kabila, accusé par le Gouvernement de soutenir les rebelles dans l’Est du pays, a choisi de se rendre à Goma alors que la ville est sous contrôle rebelle depuis plusieurs mois.

Le 8 avril dernier, dans une lettre adressée à Jeune Afrique, Joseph Kabila avait annoncé son retour en RDC après six ans de silence, une année d’exil et face à la détérioration de la situation sécuritaire. Il avait exprimé sa volonté de contribuer à la recherche de solutions en entrant par la partie orientale du pays.

Une présence controversée

L’annonce de son retour a suscité une vive controverse entre l’UDPS, parti au pouvoir, et le PPRD, son parti politique.

Le secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya, avait qualifié cette décision d’aveu de la paternité de Joseph Kabila à la rébellion de l’AFC/M23. Il avait affirmé que l’ancien Président serait un pion de Paul Kagame, président du Rwanda.

« Je demande à notre peuple de se mobiliser comme un seul homme et de s’unir derrière Félix Tshisekedi, qui incarne les valeurs nécessaires pour sauver notre pays. Nangaa est le produit de Kabila et Kabila est le produit de Kagame », a-t-il déclaré.

Du côté du PPRD, ces accusations ont été rejetées comme des faux-fuyants. Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint du parti, avait dénoncé des tentatives visant à discréditer l’autorité morale de leur formation politique.

« Ce sont des mensonges. À défaut de justifier leur bilan, ils pensent qu’ils peuvent continuer à tromper la population avec des mensonges pour occulter leur échec cuisant », a-t-il rétorqué.

Accusations et démentis

Le président Félix Tshisekedi avait accusé son prédécesseur d’alimenter la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC en soutenant l’Alliance du Fleuve Congo (AFC).

« Joseph Kabila a boycotté le processus électoral de 2023 et prépare l’insurrection. L’AFC, c’est bien lui », avait-il affirmé.

Dans une interview accordée à la presse sud-africaine, Joseph Kabila a rejeté ces accusations, demandant au président Tshisekedi de fournir des preuves pour étayer ses propos. (Fin)

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