Journée de l’Afrique: le Rwanda appelle à la solidarité face aux défis actuels

Vincent Biruta qui dirige la diplomatie rwandaise

Kigali: A l’occasion de la “Journée de l’Afrique” célébrée le 25 mai de chaque année, le Rwanda souligne l’importance de renforcer la solidarité entre pays africains afin de relever les défis actuels, notamment cette pandémie de Covid-19 et les multiples conflits qui font des ravages sur le continent. 

La “Journée de l’Afrique” commémore la fondation de l’Organisation de l’Unité Africaine(OUA) qui remonte au 25 mai 1963, lorsque 32 Etats africains indépendants ont signé le pacte fondateur à Addis-Abeba, en Ethiopie. La “Journée de l’Afrique” est l’occasion de veiller à ce que l’esprit des pères fondateurs de l’OUA en 1963 ne soit pas perdu, a déclaré le Ministre rwandais des Affaires Etrangères Vincent Biruta.

L’homme d’Etat rwandais a fait cette indication lors d’une conférence virtuelle tenue ce lundi 25 mai pour célébrer la “Journée de l’Afrique”, qui a également fourni une plate-forme pour réfléchir sur les réalisations du continent depuis la fondation de l’OUA qui s’est transformée plus tard en Union Africaine (UA).

Il y a 57 ans l’Afrique a posé les jalons de son unité, mise à mal par la colonisation, en créant une organisation commune, l’OUA, devenue UA en 2002. Le Dr Vincent Biruta a déclaré: “Cet esprit qui a conduit à la poussée indomptable et irrésistible de notre peuple pour l’indépendance politique devrait se manifester aujourd’hui en relevant les défis actuels auxquels il est confronté, qui ont toujours un impact négatif sur le développement et l’intégration de notre continent.”

Alors que la pandémie de Covid-19 continue de se propager à travers le continent, a noté le ministre rwandais, il est important “de renforcer notre collaboration et d’harmoniser nos réponses” au niveau continental pour gagner ce combat.

Le thème de cette année pour l’UA est: “Faire taire les armes: créer des conditions propices au développement de l’Afrique”. Le thème, a déclaré Biruta, est en effet pertinent étant donné la nécessité de mettre fin et de prévenir les conflits en Afrique, en particulier dans le contexte actuel de la pandémie COVID-19 qui a de lourdes répercussions sur les populations et les économies africaines.

“La lutte de libération qui se poursuit aujourd’hui vise à relever le défi de la pauvreté et de l’intégration de notre continent. Ce défi ne peut pas être relevé sans gérer et mettre fin aux conflits en Afrique”, a-t-il dit en substance. La sécurité et le développement, a-t-il poursuivi, sont inextricablement liés. Biruta a également noté que les progrès dans le développement socio-économique des pays africains sont impératifs pour prévenir l’émergence et la récurrence des conflits.

Selon le chef de la diplomatie rwandaise, l’expérience en Afrique montre que l’absence de conditions favorables au développement socio-économique génère plus que souvent des situations propices à l’instabilité et à l’insécurité. De même, a-t-il souligné, certains conflits sont dirigés par des idéologies négatives qui pourraient entraver le développement du continent.

“Certains de ces idéologies incluent le terrorisme et l’extrémisme violent dans la région du Sahel ou en Somalie, mais aussi le terrorisme perpétré par des forces négatives dans l’est de la RDC qui sont liées au génocide contre les Tutsi au Rwanda. L’Afrique doit travailler collectivement pour résoudre ces problèmes si les efforts de libération économique doivent être réalisés “, a déclaré Biruta.

Depuis le 7 avril 2020, le Rwanda commémore les 100 jours du génocide de 1994 contre les Tutsi.  Le ministre a noté que le génocide de 1994 était l’un des plus grands échecs du continent sur sa voie de libération, qui a coûté la vie à plus d’un million de personnes.

“C’est dans ce contexte et sur la base de notre passé tragique que le Rwanda est déterminé à participer aux opérations de maintien de la paix sur notre continent et au-delà, à protéger les civils et à participer aux efforts continentaux visant à faire taire les armes à feu.”

“La fin et la prévention des conflits devraient continuer d’être au cœur de ce que nous faisons ensemble en Afrique pour que l’intégration se réalise.” Alors que le continent se dirige vers la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), a-t-il ajouté, il est impératif de fournir un environnement de paix et de stabilité pour qu’elle se matérialise. (Fin)