Félicien Kabuga, accusé d’être le “financier” du génocide au Rwanda, devait être extrait dans le week-end de sa cellule française pour “raisons médicales”, alors que la question de sa remise à la justice internationale doit être tranchée le 30 septembre, ont indiqué des sources proches du dossier.
La Cour de cassation tranchera le 30 septembre sur la remise à la justice internationale de Félicien Kabuga, arrêté en mai près de Paris après vingt-cinq ans de cavale.
La plus haute juridiction de l’ordre judiciaire français a été saisie par le Rwanda après le feu vert donné le 3 juin par la cour d’appel de Paris à sa remise au Mécanisme pour les tribunaux internationaux (MTPI), la structure chargée d’achever les travaux du Tribunal international pour le Rwanda (TPIR).
Interpellé le 16 mai en banlieue parisienne, le vieil homme, 87 ans selon ses dires, est notamment accusé d’avoir participé à la création des milices hutu Interahamwe, principaux bras armés du génocide de 1994 qui firent, selon l’ONU, 800.000 morts, essentiellement au sein de la minorité tutsi.
Il est également soupçonné d’avoir mis sa fortune à contribution pour acheminer des milliers de machettes aux miliciens.
Mais l’ancien président de la tristement célèbre Radio télévision libre des Mille collines (RTLM), qui diffusa des appels au meurtre des Tutsi, conteste l’intégralité des sept chefs d’inculpations qui le visent.
Dans son arrêt du 3 juin, la cour d’appel de Paris s’était appuyée sur un certificat médical établi par le médecin pénitentiaire, qui certifiait que M. Kabuga devait être transporté “par ambulance lors des extractions”.
Si la Cour de cassation se prononce pour la remise de M. Kabuga au MTPI, la France aurait un mois pour exécuter la décision. (Fin)