Lors d’une conférence de presse juste après le meeting électoral sur le dernier site de Gahanga, district de Kicukiro, le candidat du FPR a répondu aux questions de la presse locale et internationale ayant trait à la succession de Kagame, aux priorités des priorités à réaliser lors du prochain mandat, à la guerre en RDC, et à d’autres aspects.
D’emblée, à propos de sa succession, Kagame rétorque qu’il n’aime pas l’idée de préparer un dauphin, c’est-à-dire se focaliser sur une personne.
« L’important pour le gouvernement est d’investir dans différents secteurs clés : éducation, santé, agri-élevage, et dire aux gens qu’ils ne sont pas des figurants. A un moment, une personne surgira pour jouer ce rôle de dauphin. Après moi, je ne laisserai pas le pays sombrer dans la catastrophe. Quand vous faites ce qu’il faut pour le peuple et que vous l’intéressez à s’occuper de la politique, ce peuple finit par se choisir la personne qui va le diriger. Des gens vont toujours émerger et résoudre les problèmes. Ils vont faire partie du processus qui survient. Une telle culture est en train de s’enraciner. Des jeunes participent. Ils ne doivent pas être des détracteurs. Ils s’impliquent en politique même à des niveaux élevés. Une communication s’instaure pour échanger sur les urgences. L’on ne doit pas participer à des situations explosives de violences et de désastres. Je garde des distances pour ne pas donner des leçons. Je ne veux pas avoir des solutions pour les problèmes des autres… Après tout, si je ne suis pas là, les Rwandais se choisiront un autre leader. Je reste convaincu qu’il y a des Rwandais nouveaux qui peuvent mieux travailler comme moi », a répondu le candidat du FPR.
Concernant la guerre en RDC et le M23, Kagame a dit qu’il répond beaucoup de fois à cette question qui revient de manière répétitive.
« On a ce problème depuis longtemps, et surtout depuis dix ans. C’est qu’il n’a jamais été résolu. On a des citoyens congolais persécutés chez eux, déracinés, tués, jetés en prison, parce qu’on les appelle des Tutsis. On pense que ces Tutsis congolais sont des Rwandais, alors qu’au Burundi, on a aussi les mêmes populations. Si on examine, le gouvernement congolais est d’accord qu’ils sont congolais. Pourquoi les déraciner et les jeter hors de leur pays d’origine ? Nous avons maintenant 125 mille réfugiés congolais sur le sol du Rwanda. Allez les interroger pour qu’ils vous racontent leurs problèmes. Secundo : Pourquoi impliquer le Rwanda ? Parce qu’il y a les FDLR qui ont commis le génocide en 1994. Leurs leaders ont assassiné beaucoup de Rwandais. La majorité des réfugiés sont rentrés au pays et sont dans les villages et les villes. Seulement, un petit groupe est resté en RDC et une partie a été intégrée dans les forces armées de la RDC… Il y a des camps de réfugiés congolais de plus en plus nombreux en Ouganda, qui ont quitté la RDC à cause de ces groupes armés qui prolifèrent. Il y a des Rwandais installés en RDC depuis l’ère coloniale que l’on persécute. Pourquoi ces congolais sont arrachés à leur patrie et envoyés en Ouganda et au Rwanda ? », a interrogé Kagame.
Dans tous les cas, il ressort que c’est le gouvernement congolais qui doit résoudre les problèmes de sa population. Personne d’autre.
Abordant les bonnes réalisations du Rwanda en matière de développement et qui sont considérées comme des prouesses, Kagame répond que ces résultats sont atteints grâce à une bonne utilisation des ressources du gouvernement, si maigres soient-elles, qui sont bien utilisées pour améliorer les conditions socio-économiques de la population au niveau de l’éducation, santé, agri-élevage, sécurité alimentaire, technologies, infrastructures.
« Sous d’autres cieux, c’est l’argent qui est volé. Seulement, la moitié va à la population », déplore le candidat du FPR. (Fin)