Le chef de la diplomatie rwandaise Olivier Nduhungirehe
Le chef de la diplomatie rwandaise, Olivier Nduhungirehe, a rejeté les accusations du président congolais Félix Tshisekedi selon lesquelles le Rwanda chercherait à peupler la province du Nord Kivu dans l’Est de la RDC avec des citoyens rwandais.
Le chef de l’Etat congolais a formulé ces allégations dans son discours sur l’état de la nation prononcé le 11 décembre 2024 devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès.
“Au-delà des déplacements massifs de populations provoqués par la guerre, un phénomène alarmant s’observe : le dépeuplement progressif de certains territoires stratégiques, suivi de leur repeuplement par des populations étrangères implantées par le Rwanda. Cette dynamique soulève des enjeux majeurs en termes de souveraineté nationale, d’équilibre démographique et de cohésion sociale, nécessitant une réponse urgente et coordonnée”, a soutenu Felix Tshisekedi.
La réaction du ministre rwandais des Affaires étrangères Olivier Nduhungirehe ne s’est pas faite attendre.
“Le Rwanda est surpris par les déclarations du président de la RDC, évoquant des théories similaires à celles du ‘grand remplacement’ de l’extrême droite en Europe, ce qui est dangereux et alimente la xénophobie contre les Tutsi congolais de l’Est de la RDC. De telles affirmations sont irresponsables à la veille du sommet de Luanda, dont l’un des enjeux majeurs est l’engagement de la RDC à un dialogue direct avec ses compatriotes du M23 issus de cette communauté Tutsi congolaise marginalisée, alors que plus de 1,45 million de déplacés internes sont retournés dans le Nord-Kivu selon les rapports des Nations unies”, a réagi l’homme d’Etat rwandais.
Le patron de la diplomatie rwandaise a poursuivi en disant qu’il est inconcevable que des citoyens rwandais choisissent de quitter un pays pacifique pour une région en proie à la violence.
“Par ailleurs, il est illogique de prétendre que des citoyens rwandais quitteraient un pays en paix pour une zone de guerre, en proie aux violences quotidiennes et à la persécution ethnique commises par une centaine de milices locales, y compris les Wazalendo, et par les génocidaires FDLR, soutenus par Kinshasa”, a-t-il dit dans une interview accordée à la Deutsche Welle.
La crise entre le Rwanda et la RDC est liée à une offensive des rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23) qui occupent de larges pans de territoire au Nord-Kivu, que le Congo accuse le Rwanda de soutenir.
Le Rwanda a également accusé la RDC de soutenir les rebelles rwandais des FDLR qui sont directement liés au génocide des Tutsi du Rwanda en 1994. La RDC et le Rwanda nient soutenir respectivement les FDLR et le M23. (Fin)