Rwabutazi (Gatore) : La Ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales (MINAGRI) en partenariat avec les trois agences onusiennes FAO, PAM, et IFAD, ayant pour siège à Rome, ont célébré la Journée Mondiale de l’Alimentation pour l’Année 2018 dans la cellule de Rwabutazi, Secteur Gatore, District de Kirehe en Province de l’Est.
A cette occasion et dans le souci de combattre la faim et la malnutrition, dix vaches ont été données à dix ménages vulnérables. Ces dix vaches sont un don de la diaspora rwandaise vivant au Kenya.
«Le thème de cette année est: «Nos actions actuelles visent à bâtir notre avenir-Eradiquer la faim est possible». L’objectif d’éradiquer la faim en 2030 est possible. Le Rwanda est sûr de mettre fin à la faim en 2030 comme l’a recommandé l’ONU en Septembre 2015 dans le but d’atteindre les ODD (Objectifs de Développement Durable). L’important est d’éradiquer la faim et toutes les formes de malnutrition afin de construire un monde meilleur et sécurisé», a indiqué le Représentant de la l’Agence onusienne pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) à Kigali, Gualbert Gbehounou.
Il a déploré que la faim dans le monde soit en hausse puisque le Rapport de la FAO de 2006 signale que 821 millions de personnes dans le monde souffrent de la faim, soit 11 % de la population mondiale, Et la majorité de ces gens vivent en milieu rural.
Dans le même temps, 673 millions dans le monde souffrent de l’obésité suite à un déséquilibre alimentaire.
«Il faudra plus de détermination, de partenariats et de solidarité entre les populations et les institutions pour atteindre la sécurité aliénataire », a-t-il souligné.
Il a rappelé que le Rwanda dispose de documents pour la transformation de l’agriculture afin d’accélérer une agriculture productive durable et soutenue par la recherche.
Le Représentant de la FAO à Kigali a noté que les famines résultent souvent des conflits persistants dans certains pays. Ce qui finit par engendrer l’insécurité constante et la famine.
Pour la Ministre en charge du MINAGRI, Dr Géraldine Mukeshimana, le Rwanda a célébré pour la 17ème fois la Journée Mondiale de la FAO, une agence onusienne créée en 1945 avec pour objectif de promouvoir l’agriculture et assurer la sécurité alimentaire. Le thème de cette année cadre avec le 2ème ODD qui consiste à éradiquer la faim et la malnutrition.
«C’est dans ce but que le Gouvernement rwandais a créé de solides programmes pour l’agri-élevage et la sécurité alimentaire, notamment la cantine scolaire, le gobelet de lait et le Programme d’une Vache par Ménage vulnérable. Le Rwanda jouit de la sécurité alimentaire et il a des stratégies pour faire face à l’impact négatif du changement climatique», a-t-l-elle poursuivi.
La Ministre Mukeshimana a remercié les partenaires qui ont apporté leur appui pour atteindre la sécurité alimentaire en éradiquant la pauvreté en milieu rural, en plantant des arbres fruitiers au milieu d’autres cultures (agroforesterie), juste comme la Ministre en personne et les partenaires l’ont démontré cette matinée à Gatore.
Elle a exhorté la population à prendre soin de ces arbres fruitiers plantés qui sont nécessaires pour le quotidien de la vie humaine.
Elle a exprimé sa gratitude aux Rwandais résidant au Kenya pour les dix vaches qu’ils ont octroyées à la population vulnérable de Gatore.
«Depuis 2006, le programme Girinka a donné 331863 vaches aux ménages vulnérables. Ce programme se poursuivra pour chaque ménage rwandais vulnérable soit doté d’une vache», a-t-elle rappelé.
Elle a souligné que les aliments et produits de l’élevage comme les œufs, poissons et viande contribuent à éloigner la malnutrition qui atteint au Rwanda 35 % en 2018, alors qu’elle était de 37 % en 2015. Ce qui atteste un réel progrès d’une réduction de 2%.
«Il faut poursuivre nos efforts dans ce sens et plus encore comme ne cesse de le souligner à plusieurs reprises le Président Kagame. Nous le pouvons. Nous avons la capacité de réduire la malnutrition. La malnutrition va de pair avec beaucoup de conséquences sur la croissance et l’âge adulte du citoyen. Là aussi les parents doivent se souvenir qu’il faut plus d’hygiène dans la préparation des repas».
«L’aspect du changement climatique préoccupe aussi. Car, la pluie n’arrive pas à temps. Et même quand il pleut, elle cause des dégâts. Le Rwanda a mis en place pour cela des programmes d’irrigation et de lute antiérosive. Mais le programme d’irrigation n’est pas en place dans tout le pays. En 2018, le Rwanda est doté de 52 175 ha irrigués qui seront ramenés à 102 284 ha en 2024, selon les prévisions. Il faudra construire la résilience pour les ménages vulnérables .Pour cela, ces ménages devront avoir une récolte durable, réduire les pertes à la récolte, respecter le programme de stockage jusqu’au niveau des familles», a poursuivi la Ministre en charge du MINAGRI.
Les fermiers devront se regrouper en coopératives et utilise les infrastructures en place. Les industries en place stimuleront aussi la production. Car, quand la population est assurée d’avoir le marché, elle garde un espoir intact, toujours selon la Ministre Mukeshimana.
«Il y a beaucoup d’objectifs que nous n’avons pas encore atteints. Raison pour laquelle il faut travailler plus. La population veillera à la sécurité et à la bonne maintenance des infrastructures agricoles utilisées lors de la culture ou de la récolte. Ceci nous évitera de consacrer plus de budgets à la réparation. Et nous pourront continuer à aider les populations des autres régions », a-t-elle dit, en recommandant:
«De même, les fermiers garderont à l’esprit qu’ils produisent pour le marché intérieur et extérieur une récolte de qualité et très complétive».
Notons que les coopératives agricoles locales ont exposé chacune dans son stand des produits fort appréciables provenant d’une agriculture productive et riche d’un savoir-faire performant.