La BAD soutient la Guinée et le Rwanda pour accroître la compétitivité dans la chaîne de valeur du miel

La Banque africaine de développement a accordé un don de 846 360 dollars canadiens à la République de Guinée pour l’aider à développer sa compétitivité dans la chaîne de valeur du miel.

Ce financement, autorisé en mai 2019, permet à la Guinée au Projet d’appui à la compétitivité de la chaîne de valeur du miel, actuellement en cours d’exécution, d’atteindre ses objectifs. Le financement de la Banque, à travers le Fonds africain pour le commerce (FdAC), représente 86,8 % du coût total du projet, une contrepartie de 122 550 dollars canadiens venant des bénéficiaires, soit 13,2% du total.

Le financement est destiné à la Coopérative de production d’arachide, de karité et de miel (COPRAKAM), qui compte 1 500 membres dans la filière miel.

Le projet, réalisé dans trois préfectures -Dabola, Kouroussa et Faranah- a plusieurs objectifs : accroître les revenus des acteurs de la chaîne de valeur du miel en Guinée, en particulier les femmes ; renforcer la capacité des acteurs ; améliorer les techniques de production et de transformation du miel pour un meilleur accès aux marchés régionaux et internationaux existants et à de nouveaux marchés ; préserver la biodiversité et atténuer les effets du changement climatique.

Outre la restructuration des groupements apicoles, membres de la COPRAKAM, le projet permettra d’augmenter la quantité et la qualité du miel, de renforcer la capacité opérationnelle et de commercialisation de la COPRAKAM, de préserver l’écosystème des zones mellifères et d’atténuer les effets du changement climatique.  Le projet compte, à travers l’appui technique, augmenter le nombre d’acteurs impliqués dans la filière à 2 450 membres. L’appui technique du projet, dans la structuration et l’organisation de la filière et la formation des apiculteurs à la pratique d’une activité améliorée, aidera à l’insertion de nouveaux acteurs dans la filière.

Par la création d’activités économiques et commerciales sensibles aux enjeux environnementaux, le projet peut désenclaver des zones vulnérables. Les différentes formations dans le cadre du projet fourniront aux femmes (50% minimum) les outils et les compétences nécessaires pour occuper des postes à responsabilité dans la chaîne de valeur du miel. Le projet peut également contribuer à une meilleure redistribution des revenus générés par la filière et permettre à celle-ci d’intégrer les chaînes de valeur régionale et continentale.

La Guinée jouit d’un potentiel mellifère riche et varié, avec une production de 3 171 tonnes en 2015. La filière du miel est l’une des activités génératrices de revenus les plus importantes dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, en particulier dans les préfectures de Dabola, Kouroussa et Faranah en Haute Guinée, où la récolte du miel se fait de mars à mai, et en août. Elle contribue de façon significative à la lutte contre l’insécurité alimentaire et à l’amélioration des revenus des ménages. Le litre de miel est vendu à 1,77 dollars américains en Guinée, d’où un potentiel de revenus locaux de plus de quatre millions de dollars américains. Les revenus potentiels à l’export sont estimés à plus de 16,8 millions de dollars.

De 2000 à 2013, les exportations de miel à travers le continent ont bondi de 613%. La demande croissante de miel offre d’énormes avantages commerciaux pour l’Afrique, et la Guinée pourrait intégrer la chaîne de valeur mondiale en améliorant la production et la transformation de miel par le respect des normes SPS (sécurité et protection de la santé). 

La COPRAKAM, créée en 2009, compte 4 094 membres, dont 2 537 femmes et 225 jeunes répartis entre cinq unions pour 131 groupements de producteurs de trois filières (arachide, karité et miel). Ses membres se trouvent dans les préfectures de Dabola, de Dinguiraye et de Kouroussa. Dans la production de miel, la COPRAKAM compte cinq unions avec 45 groupements pour 1 500 membres intervenant dans la commercialisation et l’extraction du miel et de la cire. La promotion de la commercialisation groupée, la formation sur les nouvelles techniques apicoles par le biais de la vulgarisation des ruches kenyanes sont réalisées par la COPRAKAM.

Le Fonds africain pour le commerce (FdAC) soutient les pays africains les moins avancés à développer leurs capacités de commerce, de règlementation et d’infrastructures pour améliorer leur performance et compétitivité commerciale et tirer profit des opportunités de marché et de commerce régional et international.

Le FdAC avait également accordé, en 2017, une aide d’environ 343 000 dollars américains au Rwanda pour la mise en place d’un projet visant la chaîne de valeur du miel et la croissance de la production. L’objectif général du projet, qui s’adresse à 1 000 bénéficiaires du district de Rulindo (80 % de femmes), est d’accroître les capacités de production de miel des coopératives pour qu’elles puissent accéder aux marchés structurés. (Fin)