Kigali: Le parquet belge a convenu avec ses homologues rwandais de renforcer la coopération entre les deux entités afin de traduire en justice les suspects responsables du génocide contre les Tutsi, qui se trouvent sur le sol belge.
La promesse a été faite par le Procureur fédéral adjoint du Royaume de Belgique, Philippe Meire, à l’issue de sa rencontre avec le Procureur général du Rwanda, Jean Bosco Mutangana.
Les deux hommes ont discuté de toute une série de problèmes qui ont empêché de traduire en justice les suspects du génocide au cours des 25 dernières années, notamment l’extradition ou l’inculpation de suspects en Belgique, ce qui, selon Mutangana, est une bonne chose.
«Nous nous réjouissons de savoir si les suspects sont jugés en Belgique ou extradés vers le Rwanda, mais qu’il est difficile de porter des accusations dans un autre pays alors que des preuves et des témoins se trouvent au Rwanda», a-t-il déclaré.
Le procès des fugitifs du génocide devant les tribunaux belges a commencé en 2001 et en 2009, neuf fugitifs avaient été reconnus coupables de génocide et de crimes connexes perpétrés contre les Tutsi en 1994.
Après 2009, aucun autre suspect de génocide n’a été jugé sur le territoire belge, mais des responsables de ce pays européen ont déclaré avoir travaillé avec les autorités rwandaises sur au moins 10 affaires de génocide. Aucun suspect de génocide n’a été extradé depuis au Rwanda.
L’Autorité nationale des poursuites pénales a déclaré avoir soumis 39 dossiers d’individus responsables du génocide qui se seraient cachés en Belgique.
Meire a expliqué aux médias que la raison pour laquelle ils ont arrêté de juger des suspects du génocide en 2009 est que son pays est engagé dans la lutte contre les menaces terroristes qui ont détourné leur attention des fugitifs du génocide dans leur comté.
«Au cours des dix dernières années, mon pays a été impliqué dans la lutte contre les menaces terroristes qui ont affecté le rythme de la poursuite des suspects du génocide», a-t-il déclaré.
Meire a promis de relancer la dynamique et de travailler avec leurs homologues rwandais pour que les 39 affaires soient instruites avant que les preuves et les témoins ne disparaissent.
«Nous sommes parvenus à la conclusion avec nos amis rwandais que nous devions renforcer la coopération de toutes les manières afin que justice soit rendue à temps», a-t-il déclaré.
Le Rwanda et la Belgique n’ont pas de traité d’extradition. Depuis le génocide, seulement 19 fugitifs ont été extradés ou déportés au Rwanda, sur les quelque 1 000 suspects mis en accusation qui ont trouvé refuge dans différents pays du monde. (Fin)