Kigali: La cinquième Conférence des ministres africains responsables des faits d’état civil a débuté ce lundi, à Lusaka, en Zambie, avec la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et ses principaux partenaires, la Commission de l’Union africaine (CUA) et la Banque africaine de développement (BAD) soulignant l’importance pour le continent de créer un système moderne et complet de faits d’état civil et de statistiques d’état civil (CRVS).
Les partenaires ont réaffirmé leur volonté de continuer à soutenir les efforts de modernisation des systèmes CRVS des pays africains afin que chaque personne sur le continent soit visible.
M. Oliver Chinganya, Directeur du Centre africain pour la statistique, à la CEA, déclare qu’il n’est pas juste que la moitié de la population africaine ne soit pas déclarée à la naissance. Cela, dit-il, a rendu la plupart des pauvres du continent invisibles, dénombrés et exclus, compromettant ainsi leur capacité à jouir des droits universels.
M. Chinganya indique que l’appel de la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Mme Amina Mohammed, à réduire le fossé de 300 millions de personnes en matière d’identité d’ici 2025, est une tâche gigantesque mais réalisable si le continent relève les défis de ses systèmes en matière de faits d’état civil. Plus de 1,1 milliard de personnes dans le monde n’ont pas d’identité légale.
Le Directeur assure les participants de «l’engagement de la CEA à renforcer les processus de gestion des systèmes CRVS et d’identité dans les États membres et de veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte, pour réaliser les aspirations de l’Agenda 2063, l’Afrique que nous voulons et du Programme de développement à l’horizon 2030».
Il affirme que l’identité numérique peut apporter des avantages énormes au continent si elle est pleinement adoptée.
M. Chinganya salue le Programme africain pour l’amélioration accélérée des faits d’état civil et des statistiques d’état civil (APAI-CRVS), ajoutant que son Secrétariat est prêt à fournir un appui technique aux États membres. L’APAI-CRVS est un projet conjoint développé par la CEA, la CUA et la BAD.
«Les systèmes des faits d’état civil et de gestion des identités nationales intégrés et interopérables constituent l’identité juridique fondamentale nécessaire à la preuve des registres d’identité fonctionnels multiples. Ainsi, nos systèmes de faits d’état civil devront être accessibles, inclusifs et intégratifs».
Pour sa part, le Commissaire aux affaires économiques de la CUA, M. Victor Harrison, dit que les données d’état civil sont essentielles à un processus d’intégration fonctionnel et centré sur l’individu visant à améliorer le bien-être, à promouvoir la création d’emplois et à développer le marché par le commerce, la libre circulation et la mobilité de la main-d’œuvre.
Il déclare que le manque d’identification formelle et robuste et les faibles CRVS sur le continent ont contribué à la marginalisation et à l’exclusion de nombreux citoyens.
«Comme mesure, la CUA, en collaboration avec la CEA, la BAD, les CER, la Banque mondiale et d’autres partenaires ont élaboré une stratégie globale de transformation numérique pour l’Afrique afin d’exploiter tous les avantages de la transformation numérique pour garantir une identité juridique universelle dans le cadre du système des faits d’état civil d’ici à 2030 », affirme le Commissaire.
M. Charles Lufumpa, Directeur économique par intérim et Vice-président, et Directeur de la statistique à la BAD, déclare que l’Afrique a fait des progrès dans la revitalisation de ses systèmes CRVS au cours de la dernière décennie.
Mais, beaucoup reste à faire, ajoute-t-il, pour s’assurer que le continent développe des idées et des solutions viables pouvant répondre aux défis importants qui subsistent, notamment le manque de ressources humaines suffisamment qualifiées.
«Il est grand temps d’intensifier nos efforts en matière de modernisation et de numérisation. Les défis persistants dans les domaines des infrastructures, de l’utilisation de la technologie, des cadres légaux et réglementaires, de la coordination et des ressources ont laissé les systèmes CRVS faibles dans la plupart des régions du continent », conclut M. Lufumpa.
Il réitère l’engagement de la Banque vis-à-vis des problèmes liés aux systèmes CRVS sur le continent. (Fin)