Le Premier ministre soudanais, Abdalla Hamdok, et la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Vera Songwe, ont lancé ce vendredi, une une nouvelle publication proposant des actions à mettre en place pour endiguer les fuites de Flux financiers illicites avant qu’ils ne quittent les côtes africaines. Le rapport note qu’une fois que ces ressources quittent l’Afrique, les récupérer implique un processus compliqué nécessitant des capacités souvent rares dans les pays africains. En outre, la rapidité et la facilité des pertes au-delà des frontières nationales franchissent facilement les lignes de défense de la sécurité financière nationale de l’Afrique. Cette tendance, déclare le rapport, doit être stoppée.
Le rapport, intitulé « L’architecture institutionnelle pour combattre les Flux financiers illicites en provenance d’Afrique » a été lancé lors d’une table ronde de haut niveau organisée par la vice-secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed, sur le thème, « Les industries extractives en tant que moteur du développement durable : Le cas de l’Afrique ».
L’analyse s’appuie sur les efforts de l’Union africaine, de la Commission économique pour l’Afrique, du milieu universitaire et des institutions de la société civile pour endiguer les sorties illicites de 50 milliards de dollars par an, une estimation prudente posée dans le rapport 2015 du Groupe de haut niveau sur les FFI, dirigé par le Président Thabo Mbeki. La perte, note le rapport, représente les trois quarts du déficit de financement de la santé estimé à 66 milliards de dollars par an pour que l’Afrique fasse des progrès significatifs sur l’ODD 3, concernant la bonne santé et le bien-être.
« Le Soudan salue le rapport et appelle à des actions collectives pour promouvoir la bonne gouvernance dans notre secteur extractif. Le secteur est important et peut contribuer grandement à la mobilisation des ressources par les pays pour financer le développement durable sur notre continent », déclaré le Premier ministre Hamdok.
« Le Soudan est dans une nouvelle phase de réorganisation et les défis du secteur extractif ne sont pas perdus pour le Gouvernement de transition. J’invite les gouvernements à examiner les recommandations de ce rapport », ajoute-t-il.
Pour sa part, Mme Songwe dit que la CEA est prête à poursuivre sa collaboration avec les États membres afin de formuler des recommandations politiques susceptibles de contribuer à réduire les Flux financiers illicites sous toutes leurs formes en provenance du continent.
Mme Mohammed déclare que les industries extractives africaines, si elles sont correctement exploitées, peuvent être un moyen de réaliser les ODD et l’Agenda 2063 de l’Union africaine, l’Afrique que nous voulons.
« Le continent doit se demander – dans un monde post COVID-19, comment les industries extractives peuvent-elles créer des emplois propres et sensibles au genre ; comment les pays peuvent-ils mener une transition énergétique verte et utiliser les industries extractives pour nous propulser vers un avenir à faibles émissions et résilient… et permettre une bonne gouvernance et profiter aux communautés locales », souligne-t-elle.
La table ronde de haut niveau en ligne a été convoquée pour discuter des tendances actuelles et émergentes dans le secteur des industries extractives en mettant l’accent sur l’Afrique afin de déterminer comment les industries extractives peuvent être un catalyseur du développement durable conformément aux Objectifs de développement durable et à l’Accord de Paris sur le changement climatique..
L’évènement a attiré des participants de haut niveau, dont le Président de l’Union africaine, M. Moussa Faki, des ministres, des experts du secteur privé, des universités et des groupes de réflexion, des représentants et des Organisations de la société civile.
Les participants ont discuté des tendances émergentes dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et des implications pour l’avenir de l’industrie ; le combat contre les Flux financiers illicites et comment améliorer davantage les systèmes fiscaux, la gouvernance et la transparence dans le secteur ; et les mesures nécessaires pour aligner les industries extractives sur les Objectifs de développement durable, en particulier sur le genre et le changement climatique.