Kigali: Le secrétaire exécutif de la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG), Jean-Damascène Bizimana, a participé en Belgique au colloque sur la 25ième commémoration du génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994. Le colloque s’est tenu hier au sénat de la Belgique sous le thème: «25ans après, quel regard sur l’histoire, la justice, les médias ainsi que la transmission de la mémoire ”. Il est organisé chaque année par l’association IBUKA Belgique/Mémoire et Justice.
En première partie de journée, les intervenants ont rappelé et illustré ce que fut le génocide contre les Tutsi du Rwanda en 1994.
Dans cette partie, des historiens, des juristes et des témoins clés de ce génocide ont rappelé que ce génocide est un fait tant du point de vue juridique qu’historique. Ils ont aussi mis en exergue la responsabilité de l’Etat rwandais de l’époque, le silence de l’opinion internationale et la complicité de certains Etats.
Dans cette partie qui a focalisé sur le rappel des faits sur le génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994, Pierre GALAND, Président de la fondation Laïcité et Humanisme en Afrique centrale (LHAC) et Président de l’Association Pour les Nations Unies (APNU) fait un rappel des travaux de la commission d’enquête parlementaire belge alors que Me Eric GILET, Avocat et spécialisé en droit public a parlé de l’ Etat juridique sur les procès des génocidaires, 25 ans après et les leçons retenues.
Stéphane AUDOIN- ROUZEAU : Historien, Directeur des études à l’Ecole des hautes études en sciences sociale, Président du Centre internationale de recherche de l’Histoire de la Grande Guerre de Péronne, dans la Somme a focalisé sur l’écart entre définition juridique et historienne du Génocide par un témoin de contexte.
L’intervention de Jean-Damascène Bizimana, docteur en droit international, Secrétaire Exécutif de la CNLG, a porté sur l’ état des lieux sur le travail de lutte contre le Génocide et son idéologie au Rwanda et ailleurs alors que celle de Me Grégoire JAKHIAN, Avocat, représentant de la Communauté des arméniens en Belgique a porté sur ce qu’est la justice par rapport au Génocide et à la mémoire de ce crime.
Le chercheur en Histoire à l’Université Paris Diderot et au CESSMA (Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques), Florent PITON a parlé de l’histoire du racisme après l’Independence jusqu’au Génocide.
Pendant la seconde partie de la journée qui a porté sur la question de la transmission de la mémoire, l’importance des témoignages et différents projets d’éducation, Jean-Pierre DUSINGIZEMUNGU, Docteur en sciences psychologiques et de l’éducation, Vice-recteur de l’Université de Kibungo ; Président d’IBUKA Rwanda a parlé des traumatismes et leurs transmissions de génération à génération.
Quant à lui, Belen SANCHEZ, Chargée de mission, Démocratie ou barbarie/Conseil de la transmission de la mémoire, il a parlé de l’importance du décret relatif à la transmission de la mémoire au centre des projets visant l’éducation .
Le colloque qui a été ouvert par Jacques BROTCHI, président du sénat belge, a conclu par un message de mémoire aux nombreuses victimes du génocide contre les Tutsi. (Fin)