Le lundi 8 mars 2021, la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG) a lancé un livre qui met en lumière certains des événements importants qui ont marqué la planification et l’exécution du génocide perpétré contre les Tutsis. Le livre RWANDA 1991-1994 : PREPARATION ET EXECUTION DU GENOCIDE PERPETRE CONTRE TUTSI AU RWANDA comprend cinq chapitres.
Le premier chapitre reprend quelques-uns des événements importants qui ont marqué la planification du génocide perpétré contre les Tutsis depuis 1990 au début de la guerre de libération. Le deuxième chapitre reprend certains des massacres commis lors de la mise en œuvre du génocide. Le troisième chapitre examine le rôle de premier plan joué par certains membres du gouvernement génocidaire, tandis que le quatrième chapitre montre le rôle de certains médecins et autres membres du personnel des hôpitaux et des centres de santé. Enfin, le cinquième chapitre démontre le soutien de la France au gouvernement génocidaire, ainsi que le retard de l’ONU à reconnaître que le génocide était commis contre les Tutsi, avant d’accepter les preuves de ce génocide.
Lors du lancement, le Dr Jean-Damascène BIZIMANA, Secrétaire Exécutif de la CNLG a déclaré que la documentation sur les éléments de planification et d’exécution du génocide commis contre les Tutsis prouve qu’il ne s’agissait ni d’un accident ni d’un accident d’avion qui transportait le Président Habyarimana, mais un plan à long terme.
Il a ajouté que les organisateurs du génocide se sont également exprimés en public en donnant l’exemple du colonel Bagosora Theoneste, qui en janvier 1993 était l’un des envoyés du Rwanda à Arusha à une réunion qui a ratifié une partie des accords de paix sur le partage du pouvoir, n’a pas fait accepter le résultat ; il a plutôt dit avec colère: «Je rentre chez moi pour préparer l’apocalypse». Dès le retour d’Arusha à Kigali, le colonel Bagosora a tenu diverses réunions avec ses camarades extrémistes pour former au sein des forces armées rwandaises une association appelée AMASASU. Cette association était à l’avant-garde de la diffusion de l’idéologie du génocide dans l’armée rwandaise et de la mobilisation des militaires pour ne pas accepter de vivre avec les Inkotanyi, mais plutôt se préparer à exterminer les Tutsis parce qu’ils étaient considérés comme des complices des INKOTANYI.
Le livre montre que des massacres répétés visant des Tutsis ont été commis entre 1991 et 1994. Ainsi, en mars 1991, 277 Tutsis ont été tués dans différentes communes de la préfecture de Ruhengeri (Nkuli, Kinigi, Mukingo) et Gisenyi (Gaseke, Giciye, Karago, Mutura, Kanama, Rwerere). La nuit du 4 au 5 mars 1992 a été marquée par le massacre de plus de 500 Tutsi au Bugesera. Les massacres ont été perpétrés par les Interahamwe en collaboration avec les gardes du corps du Président et des soldats de la base militaire de Gako.
Le Dr Bizimana a conclu que cette documentation sur les éléments de planification et d’exécution du génocide commis contre les Tutsis contribuera d’une part à préserver la mémoire du génocide et à honorer les victimes. Elle fournira également aux jeunes générations les outils de connaissance de ce passé tragique leur permettant d’œuvrer pour la reconstruction continue d’un Rwanda uni et pacifique. (Fin)