La communauté Tutsi de la province congolaise du Nord-Kivu plaide pour le rapatriement de ses membres réfugiés et éparpillés dans le monde depuis le génocide contre les Tutsi au Rwanda en 1994.
Le dialogue social dit de vérité organisé du 30 juillet au 1er août 2020 par le gouvernement provincial du Nord-Kivu pour résorber les crises communautaires, a été l’occasion pour la communauté Tutsi de plaider en faveur du rapatriement de ses réfugiés ayant fui les génocidaires rwandais en 1994, éparpillés aujourd’hui dans plusieurs pays voisins du Congo-Kinshasa et dans d’autres coins du monde.
En effet la perte de guerre du régime génocidaire du Rwanda en juillet 1994, à occasionné l’arrivée massive au Nord Kivu des forces militaires rwandaises et des milices qui venaient d’accomplir un génocide contre les Tutsi au Rwanda. Beaucoup de Tutsi congolais se sentant menacés, ont été obligés de fuir et de chercher refuge dans les pays voisins notamment le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda.
Dans une interview accordée au site «7SUR7.CD » qui livre cette information, le président de cette communauté du Nord-Kivu a révélé qu’ils sont plus de 80.000 réfugiés et sont dépourvus d’assistance humanitaire suffisante dans les milieux où ils sont cantonnés depuis maintenant presque 25 ans.
« Nos frères Tutsis congolais ont été obligés d’abandonner leurs villages à cause des Rwandais génocidaires qui les traquaient. Et aujourd’hui 25 ans après, ils sont en train de mourir de faim dans les milieux où ils se trouvent, sans aucune assistance et à la longue ils sont en train de devenir des apatrides car ils ne trouvent pas de moyens de revenir au pays. Ils sont plus de 80.000 et nous appelons le pouvoir public à s’y pencher car retourner dans son pays est un droit », a déclaré l’ex-sénateur David Karhambi, actuel président de la communauté Tutsi au Nord-Kivu.
Pour sa part, le gouverneur du Nord-Kivu Carly Nzanzu Kasivita a affirmé que le gouvernement de la RDC envisage de travailler avec les partenaires internationaux et agences des Nations-Unies en vue de gérer cette question des réfugiés pour qu’elle ne soit pas une autre source d’insécurité.
« Nous avons le problème de la gestion des réfugiés à la suite de la guerre de 1994 au Rwanda. Il faut que la RDC travaille sérieusement avec les partenaires internationaux dont le HCR, pour que cette question ne puisse pas aussi être une cause de rupture des relations au niveau de la province, surtout de la déstabilisation », a dit le gouverneur Carly Nzanzu Kasivita à 7sur7.CD. (Fin)