Kigali: Au Centre mémorial du génocide de Kigali à Gisozi, des membres de la Compagnie UZ et Coutumes en France ont joué une pièce nommée «Ejo n’Ejobundi», traduite comme Demain et après-demain, qui retrace l’histoire du génocide de 1994 Tutsi, comment cela a été exécuté et l’espoir de se reconstruire.
C’est la première fois que la pièce est jouée au Rwanda, mais elle avait déjà été jouée dans huit villes de France.
La pièce a été écrite par Dalila Boitaud Mauzadier, basée sur le procès génocidaire en France dans les affaires Tito Barahira et Ngenzi Octavien, tous deux reconnus coupables du crime de génocide et des témoignages de survivants du génocide.
Elle a expliqué que la pièce changeait les mentalités de ceux qui doutent encore que le génocide contre les Tutsi ait eu lieu et de ceux qui le nient ou le minimisent intentionnellement.
«J’ai rencontré des survivants du génocide en France et m’ont raconté leur histoire, puis j’ai réalisé que je ne connaissais pas la vérité et qu’en France beaucoup de gens l’ignoraient et avaient plutôt de fausses informations. Ils nient l’existence du génocide contre les Tutsi ou lui attribuent d’autres appellations erronées. Cela m’a fait sentir que nous, les étrangers, avons la responsabilité de dire la vérité sur cette histoire à travers l’art et d’essayer de transmettre aux Français la vérité sur cette histoire de manière concertée», a-t-elle exprimé.
Outre le centre mémorial du génocide de Kigali à Gisozi, cette pièce a également été jouée le 14 novembre 20189 à l’Université du Rwanda, campus de Gikondo et dans la zone piétonne de Kigali le 16 novembre 2019.
Hervé Kimenyi, l’un des acteurs de cette pièce, a déclaré que la manière dont la pièce est écrite et interprétée aide les spectateurs à connaître la vérité sur le génocide contre les Tutsi.
«Ce que je sais, c’est que tous ceux qui ont assisté à cette pièce, qu’il s’agisse d’enfants ou d’adultes qui n’étaient pas informés, quand nous parlons à eux après avoir assisté à cette pièce, nous disent qu’ils ont commencé à lire des livres sur le Rwanda, d’autres ont dit avoir commencé à apprendre à propos du Rwanda, d’autres disent avoir visité le Rwanda, et il y en a même d’autres qui se sont lancés dans leurs propres enquêtes pour comprendre dans quelle mesure la France était impliquée dans le génocide alors qu’ils en étaient ignorants avant d’assister à cette pièce. Partout où cette pièce est jouée, il y a des mentalités qui changent», a-t-il expliqué.
Le Secrétaire exécutif de la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG), Dr Jean-Damascène Bizimana, a déclaré qu’une telle pièce était une arme pour combattre ceux qui nient et minimisent le génocide contre les Tutsi.
«Ainsi, cette pièce montre comment le génocide a été perpétré ainsi que l’espoir de se reconstruire, d’où le nom« Ejo n’Ajobjobundi».
Elle montre également que les Rwandais se sont reconstruits et que la communauté internationale doit préserver une telle histoire. Nous maintiendrons notre partenariat avec ces associations internationales car cela nous aidera à mieux faire connaître la vérité et à lutter contre ceux qui nient et minimisent le génocide », a expliqué le Dr Bizimana. (Fin)