L’ Ambassadeur de l’UE au Rwanda, Nicola Bellomo
La complémentarité entre l’Europe et l’Afrique impose surtout une certaine mobilité circulaire, qui signifie que des gens peuvent d’un continent à l’autre pour travailler, pour ensuite revenir chez soi, selon l’Ambassadeur de l’UE au Rwanda, Nicola Bellomo. Lire son point de vue sur le Sommet UE-UA recueilli par André Gakwaya de RNA :« Le cas du Covid montre comment nos sociétés et nos destins sont liés. En effet il y a bien évidement l’histoire qui fait qu’il y ait des liens qui remontent à des siècles. Mais l’intérêt de ce partenariat, c’est de les transférer à un niveau plus stratégique, il ne s’agit pas d’une relation entre bailleurs de fonds et pays qui reçoivent de l’aide. C’est la recherche des intérêts communs, d’objectif partagés. Ce sommet représente une étape dans cette dynamique, qui est considérée par les côtés européens et africains assez intéressant, donc il y a une appréciation positive des résultats du sommet qui est repris dans une déclaration qui constitue maintenant un cadre de travail. Le défi est de traduire les priorités que nous avons identifiés dans des actions concrètes grâce aux partenariats, pas seulement entre gouvernements, mais aussi élargis à des sociétés civiles et aux médias. C’est toujours important de souligner le rôle porteur des médias dans cette dynamique de partenariat.
La paix et la sécurité pour vous donner un exemple aussi concret – un thème assez important dans l’agenda-, et à la recherche des formules innovantes, pour gérer des crises parfois avec le soutien de la communauté internationale, mais aussi grâce à des solutions domestiques. Tout cela était au centre de notre réflexion.
Le dossier Covid-19 encore une fois une priorité immédiate pour gagner une souveraineté en matière de santé qui dépasse les questions de traitement, mais inclue aussi la question de la capacité de production des produits pharmaceutiques comme des vaccins en Afrique.
J’ai parlé des liens historiques, je pense que notre stratégie doit se projeter dans l’avenir. Si on regarde les tendances démographiques, ça montre que le destin des deux continents sera dans les mains de la jeunesse. Evidemment, nous avons une dynamique démographique assez différente en Afrique et en Europe. Et c’est cette complémentarité à mon avis qui impose un mélange de mobilité, mais surtout une certaine mobilité circulaire. C’est-à-dire des gens qui vont en Europe et rentrent ici, des européens qui viennent investir ou travailler en Afrique et rentrent chez eux. Donc ça va dans les deux sens. Il faut entrer dans une approche partagée. Je vois beaucoup d’opportunités pour les Européens en Afrique et je vois beaucoup d’opportunités pour les Africains en Europe. Maintenant il faut établir des modalités pratiques pour voir comment faciliter cela. Il ne faut s’attendre de l’UE ou des gouvernements africains de prendre les responsabilités notamment en ce qui concerne le développement du secteur privé. C’est le secteur privé, les individus qui ont en mains le destin de développement économique. Le rôle des gouvernements et des organisations continentales est de faciliter le cadre régulateur et incitatif pour faciliter ces échanges ». (Fin)