Les préparatifs de la cinquante-troisième session de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) sont à un stade avancé.
La Conférence des ministres se tiendra virtuellement du 17 au 23 mars 2021, sous le thème « L’industrialisation et la diversification durables de l’Afrique à l’ère du numérique dans le contexte de la Covid-19 ».
Le thème reconnaît la volonté du continent de s’industrialiser et de créer des emplois pour les millions de sa population, en particulier les jeunes qui rejoignent le marché du travail chaque année.
Le Directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce de la CEA, Stephen Karingi, déclare qu’avec la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) désormais opérationnelle, le thème trouve toute son utilité, offrant aux ministres et aux experts une plate-forme pour discuter de la nécessité de garantir l’intégration des stratégies de numérisation dans les cadres politiques et de planification de l’industrialisation.
« La ZLECA est utile en ces temps difficiles où le continent lutte contre la COVID-19. Il est essentiel que nos gouvernements établissent des arrangements institutionnels pour la coopération sur l’économie numérique, et des dispositions pour soutenir les capacités numériques et l’industrialisation et connecter les entreprises africaines », déclare M. Karingi.
L’entrée en vigueur de la ZLECA a marqué un tournant unique dans la poursuite du continent vers l’industrialisation ; avec le commerce électronique, un catalyseur clé dans les économies numérisées, étant une pierre angulaire importante de ladite Zone.
L’un des principaux éléments du thème de cette année est la reconnaissance de la nécessité pour les pays africains de parvenir à une croissance économique rapide sans exacerber le coût environnemental du développement. Il appelle à un alignement des stratégies de développement sur les mesures d’atténuation du changement climatique, reconnaissant que l’industrialisation, tout en étant un moteur efficace de croissance pour de nombreux pays développés, paie le lourd tribut en matière de climat à l’échelle mondiale.
Selon la CEA, les pays africains devront mettre en œuvre des stratégies de développement qui reconnaissent qu’une croissance meilleure, plus sûre et plus inclusive implique une action climatique forte et une utilisation efficace des ressources naturelles.
Le thème reconnaît également que la trajectoire de développement de l’Afrique doit minimiser l’aberration des pays développés et chercher plutôt à adopter la modernisation grâce à la numérisation et à des activités d’industrialisation moins coûteuses pour le climat.
Alors que la pandémie de COVID-19 a gravement affecté les économies africaines, les poussant à la contraction, pour la première fois en plus de 20 ans, d’environ 2 à 5,4% du Produit intérieur brut (PIB) en 2020, elle a en outre souligné la nécessité d’accélérer la numérisation en Afrique.
Si la numérisation émergente peut être mise à l’échelle, elle peut être transformationnelle, aider l’Afrique à s’industrialiser et à se diversifier durablement au sein d’une économie numérique mondiale estimée à plus de 11 500 milliards de dollars.
La CEA soutient que l’Afrique doit embrasser l’industrialisation écologiquement durable et la diversification comme voie pour créer des emplois décents pour les 170 millions de jeunes africains qui devront entrer sur le marché du travail entre 2019 et 2030, bâtir plus solide après la COVID-19 et assurer la résilience aux chocs futurs.
Les délibérations de la conférence porteront sur la manière dont les pays peuvent tirer parti de l’innovation technologique rapide pour favoriser une croissance économique plus forte et promouvoir la durabilité et l’inclusion, dans le contexte de l’action urgente nécessaire pour compenser les effets de la COVID-19 sur les économies et la trajectoire économique de l’Afrique.
La conférence, qui attirera des panélistes chevronnés et de haut niveau de l’Afrique et de l’extérieur, promet d’être très passionnante et engageante, avec des décisions qui auront des conséquences importantes pour l’avenir de l’Afrique. (Fin)