Dirk Deprez, Représentant résident de ENABEL.
Par André Gakwaya;
En marge de la cérémonie de signature du don de 120 millions d’euros au Gouvernement du Rwanda par la Belgique, Dirk Deprez (D.D.), Représentant résident de l’Agence belge de Coopération, ENABEL, a expliqué les principaux secteurs dans lesquels intervient cette coopération. Lire son interview a ARI recueillie par André Gakwaya :
ARI- Quels sont les principaux secteurs dans lesquels intervient cette coopération ?
D.D. – On a pour le moment un programme en cours qui se focalise sur la santé, décentralisation et énergie. Ce sont des programmes qui sont en phase d’implémentation et qui se termineront d’ici deux ans. Aujourd’hui, on a la signature d’un nouveau programme qui consolide notre présence dans le secteur santé, qui nous introduit un tout petit peu dans le secteur de l’agriculture, qui dévie un tout petit peu dans le secteur décentralisation vers un focus sur l’urbanisation.
Au niveau de la santé, on dialogue avec le Gouvernement rwandais. On a une vision d’aider à capitaliser sur une dividende démographique, d’une part appuyer la gestion de la croissance de la population, mais d’autre part appuyer le développement économique avec un appui à deux secteurs de croissance agriculture et urbanisation. Dans l’agriculture, nous allons d’une part appuyer ensemble avec les Pays-Bas, l’Angleterre et la Banque Mondiale, le Ministère de l’Agriculture à la mise en œuvre de son PST4 (Plan Stratégique de la Transformation de l’Agriculture Phase 4. Mais nous allons aussi focaliser sur les chaînes de valeur. Ceci est en fait lié avec ces deux secteurs, et là on va alors appuyer la chaîne de valeur dans son intégralité, partant, vers le marché final qui pourrait être pas seulement le marché local, mais aussi on a la politique MICE du Rwanda. Mais potentiellement aussi le marché régional. Nous savons que RwandAir a aussi des vols directs avec des villes comme Kinshasa qui importent une grande partie de leur nourriture, Nous pensons que le Rwanda a un potentiel pour capter une partie de ce marché régional.
Au niveau de l’urbanisation, nous allons focaliser sur des villes secondaires Rubavu, Musanze ainsi que Rwamagana, qui n’a pas encore le statut de ville secondaire, qui est quand même une ville, vue sa proximité de Kigali, et qui est entrain de connaître une croissance rapide. Nous voulons aider dans l’investissement dans les infrastructures socio-économiques. Mais nous voulons aider cet investissement avec un appui aux matériaux de construction Made in Rwanda. Comment aider et améliorer la qualité et la quantité des produits et matériaux de construction ? Comment les intégrer dans les aspects techniques des appels d’offres qui sont lancés par le Gouvernement et les différents districts ou les entrepreneurs à utiliser ces matériaux Made in Rwanda ? Et voir quel potentiel il y a dans le marché régional pour faire une exportation et être compétitif dans des villes de proximité ? Quand ont voie des villes comme Goma et Bukavu qui connaissent aussi une croissance énorme au niveau de la construction. Si des matériaux de construction sont faits en quantité suffisante au Rwanda, ces produits pourraient être exportés dans la région.
ARI – Que dire au niveau de la taxation de ces fonds ?
D.D. – Une partie de cette enveloppe de 120 millions d’euros, 5 millions, qui va à l’appui à gestion des fonds publics, et cet appui est quelque part aussi entré dans le basket. Mais il permet de continuer à avoir un dialogue sur la mobilisation des ressources rwandaises, sur l’utilisation des systèmes nationaux, parce que la majorité de notre programme va être implémentée à travers les institutions publiques rwandaises. Dans cette logique, nous avons pour la première fois une convention spécifique qui ne prévoit plus une exonération des taxes. Donc, aujourd’hui on voit des voitures avec des plaques IT. Demain on verra des voitures avec RA… parce qu’on aura plus d’importation exonérée. On paiera des taxes d’importation. On paiera des taxes diverses à l’Etat, afin d’être logique avec cet engagement d’appuyer la mobilisation des ressources locales. (Fin)