Kigali: Dans une lettre ouverte adressée au président français Emmanuel Macron, la diaspora burundaise désapprouve la reprise des relations bilatérales dans le domaine militaire et celui de l’éducation entre la France et le Burundi en dépit des sanctions de l’Union Européenne.
Les signataires de la lettre sont principalement les Burundais vivant en Belgique, Danemark, en Grande Bretagne, en Norvège et en Suède. Cette diaspora rappelle au président Macron, que le Burundi compte 430 mille réfugiés qui ont fui « l’insécurité grandissante, la répression et les toutes velléités contre toute opposition démocratique et l’absence d’une justice fonctionnelle et impartiale.»
Les auteurs de la lettre font savoir que cette situation est la conséquence de la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat, en 2015, qu’ils jugent toujours d’«illégal».
Ils déclarent que la France veut donner une formation aux forces de sécurité qui « ont une grande responsabilité dans les exécutions extrajudiciaires, viols, tortures et emprisonnements arbitraires, les disparitions forcées, dans les destructions des infrastructures des médias indépendants et les violations des droits humains observées au Burundi», rappellent-ils.
D’après cette diaspora, les forces de défense et de sécurité du Burundi avaient bénéficié par le passé de plusieurs programmes de formation notamment par les américains et les hollandais dans les opérations de maintien de la paix et des droits de l’homme.
Ces pays ont finalement mis fin à ces programmes après avoir constaté « l’implication des militaires et des policiers burundais dans la répression sanglante des manifestants et la poursuite jusqu’à présent des violations des droits humains».
Les auteurs de la lettre demandent que cette coopération militaire soit suspendue car elle est de nature à renforcer les militaires burundais dans la commission des bavures que de protéger l’ensemble du pays. Ils comptent sur les valeurs démocratiques qu’incarne la France pour éviter de soutenir un régime sous enquête de la CPI (Cour pénale internationale). (Fin)