Dans un contexte marqué par la hausse de l’insécurité alimentaire mondiale et par l’intensification de la crise climatique, Gerardine Mukeshimana prend aujourd’hui ses fonctions de Vice-Présidente du Fonds international de développement agricole (FIDA), un organisme des Nations Unies. Cette ancienne Ministre rwandaise de l’agriculture et des ressources animales a activement contribué à la croissance agricole du Rwanda pendant près de dix ans.
« Je suis ravie de rejoindre le FIDA et de renforcer l’appel mondial à investir en faveur des petits producteurs et productrices agricoles et à continuer de tout faire pour rendre les systèmes alimentaires mondiaux et locaux plus durables, plus résilients et plus équitables pour les personnes qui y travaillent et qui nourrissent la planète », a déclaré Gerardine Mukeshimana le jour de son entrée en fonction.
Elle rejoint le FIDA à un moment décisif, marqué par une accélération des changements climatiques et par un déclin rapide de la biodiversité, qui menacent la sécurité alimentaire et les moyens d’existence de milliards de personnes dans les zones rurales.
La pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine ont mis en lumière la fragilité des chaînes de valeur alimentaires mondiales et nationales, entraînant des perturbations sur le marché et une hausse des prix des aliments, de l’énergie et des engrais. Les populations rurales ont été les plus durement touchées. Selon les dernières estimations des Nations Unies, près de 735 millions de personnes ont souffert de la faim en 2022, soit 122 millions de plus qu’en 2019.
« Par expérience, je suis fermement convaincue que l’agriculture peut être un secteur prospère et jouer un rôle déterminant pour aider les populations rurales à sortir de la pauvreté et de la faim », a-t-elle ajouté. « Ce dont nous avons besoin, c’est de la volonté politique d’investir à plus grande échelle, de déployer le bon savoir-faire et les bonnes innovations agricoles, et de renforcer les petites et moyennes entreprises agricoles et les marchés locaux et régionaux, de façon à stimuler les économies rurales dans leur ensemble. »
Entre 2014 et 2023, alors qu’elle était Ministre de l’agriculture du Rwanda, le secteur agricole du pays n’a cessé de croître et de se transformer de façon remarquable. Gerardine Mukeshimana a notamment su susciter l’intérêt du secteur privé pour les entreprises agricoles, promouvoir la place des femmes et des jeunes dans les systèmes alimentaires et elle a été pionnière dans l’utilisation des fonds climatiques au service du secteur agricole.
Avant de rejoindre ce ministère, Gerardine Mukeshimana était chercheuse en post-doctorat spécialiste de biologie moléculaire pour la Plateforme Biosciences Afrique orientale et centrale de l’Institut international de recherches sur l’élevage (ILRI), y appliquant la technologie des biosciences à l’amélioration des moyens d’existence de millions de personnes disposant de peu de ressources en Afrique. Elle a également été chercheuse en post-doctorat à l’Université d’État du Michigan, coordinatrice nationale du programme de soutien au secteur rural de la Banque mondiale au Rwanda, et professeure à la faculté d’agriculture de l’Université nationale du Rwanda.
Gerardine Mukeshimana est titulaire d’une licence en sciences du génie agricole de l’Université nationale du Rwanda, mais aussi d’un master et d’un doctorat en sélection et génétique des plantes et sciences des cultures et du sol de l’Université d’État du Michigan.
Au FIDA, elle contribuera à l’orientation stratégique et aux performances opérationnelles du Fonds, et exercera un contrôle direct du budget, de l’assurance qualité, de la gestion du changement et de l’innovation.
Les petits exploitants agricoles produisent un tiers des denrées alimentaires de la planète et près de 70% des aliments dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Pourtant, les populations rurales souffrent de la pauvreté. Quelque 80% des personnes les plus pauvres au monde vivent en milieu rural.
Le FIDA a lancé sa Treizième reconstitution des ressources en février 2023, appelant à une hausse des investissements en faveur des petits producteurs et productrices des pays en développement. (Fin)