La Fédération Française de Cyclisme (FFC) est prête à appuyer la Fédération Rwandaise de Cyclisme (FERWACY) dans l’organisation du Championnat International de cyclisme en 2025 au Rwanda, selon de le Président de la FFC, Michel Callot (MC), en visite à Kigali pour la première fois. Il a tenu ces propos dans un point de presse au sortir de sa visite au site mémorial de Gisozi. Lire son entretien avec André Gakwaya de RNA :
RNA – Quelles sont vos impressions après cette première visite au site mémorial du Génocide ?
MC – Absolument, c’est ma première visite au Rwanda. C’est toujours très difficile. Parce que je crois que les paroles ont toujours des difficultés à traduire l’émotion que peut supposer une telle visite. C’est évident. Moi je pense que ce que je sais : le sport est un vecteur de paix, et de paix entre les peuples, et à l’image des témoignages que je peux avoir dans cette visite, de cet effort de reconstruction d’une identité rwandaise, je l’ai compris comme ça, au-delà de toute considération ethnique. C’est finalement cette symétrie qu’on essaye de porter à travers le sport qui est apolitique et puis cet effort qui a du sens à travers toute l’humanité.
Ce que je sais, mon impression en terminant cette visite, c’est ce travail accompli par le peuple rwandais pour constituer ce mémorial, pour exprimer sa douleur aussi. C’est un message qui dépasse de loin le Rwanda, un message qui s’adresse à toute l’humanité. Et on doit ressortir d’une visite comme celle-ci, je le souhaite, dans tous les cas, meilleur que quand on est entré.
RNA – L’idéologie du génocide n’est pas encore éteinte, en témoigne ce qui se passe actuellement en RDC. Quelle réaction et que peuvent faire les autorités françaises face à ce genre de crimes massifs ?
MC – Alors, je ne me substituerai pas aux autorités françaises, ce n’est pas mon rôle. Je ne peux que parler pour le sport. J’espère que le sport est un moyen de réunir les peuples autour d’une activité, notamment les jeunes. Je crois que c’est très important. Le sport sublime, dépasse les enjeux politiques. Je vais vous prendre un exemple, qui pour moi est un exemple d’une puissance extraordinaire, chacun a en tête la difficulté qui existe entre les deux Corées, la Corée du Sud et la Corée du Nord. Il a fallu les Jeux Olympiques pour arriver à former les équipes des sportifs qui réunissent les deux Corées. Voilà la dimension du sport, la puissance que le sport peut avoir dans son effet unificateur. Et j’espère que par apport à la situation particulière que vous exprimez par apport autour de cette tragédie au Rwanda, j’espère que le sport, le cyclisme à travers le Tour du Rwanda, contribue à réunir les protagonistes qui ont eu peut-être par le passé une histoire très différente dans le pays, mais se retrouvent dans ce dénominateur commun.
RNA – Quel est l’appui de votre Fédération au Rwanda ?
MC – L’appui porte sur différents aspects. L’idée étant de permettre aux cyclistes rwandais de pouvoir évoluer encore au plus vite vers le haut, le très haut niveau. Je sais qu’il y a une attente de la fédération ici au Rwanda à pouvoir aider ces athlètes à progresser plus rapidement. Dans ce sens on va aider avec une dotation de matériel mais surtout avec une convention plus large qui établit une collaboration technique entre les experts de la Fédération Française de Cyclisme et la Fédération Rwandaise. Et puis bien évidement la Fédération Française de Cyclisme qui porte beaucoup de très grands événements de cyclisme en France depuis très longtemps dans sa tradition, -on est un des pays fondateurs de l’Union Cycliste Internationale-, s’intéresse de très près à cet énorme projet qui est celui du Rwanda avec l’accueil de championnat du monde ici en 2025. Et notre souhait est de pouvoir mettre l’expérience de notre fédération au service de la fédération rwandaise, mais aussi de tout le comité d’organisation pour que cet événement soit la plus grande réussite possible pour tirer finalement le cyclisme rwandais, -et je l’espère plus largement le sport rwandais-, vers niveau international. (Fin)