La Fondation Yolande Mukagasana apprécie dans un communiqué le rapport Duclert sur l’Etat français, mais demande la poursuite en justice des présumés génocidaires qui vivent en France.
Ce vendredi 26 mars 2021, Emmanuel Macron a reçu le rapport de la Commission Duclert sur le rôle de Paris dans le génocide contre les Tutsis au Rwanda, dont les conclusions révèlent la lourde et accablante responsabilité de la France dans ce crime.
Le rapport dénonce également l’existence de pratiques irrégulières d’administration, de chaînes parallèles de communication et même de commandement, de contournement des procédures légales, d’actes d’intimidation » dans la mise en œuvre d’une politique qui était essentiellement décidée à l’Elysée et dans le cercle proche de François Mitterrand. Le président François Mitterrand et ses proches gouvernementaux portent une grande responsabilité dans ce génocide. Mais il aura fallu plus d’un quart de siècle aux présidents successifs français pour le reconnaître.
Le président François Mitterrand et ses proches furent les premiers négationnistes et révisionnistes du Génocide perpétré contre les Tutsi, ce qui aura offert une place non négligeable au négationnisme et au révisionnisme de tout genre dans le monde, auquel les Rwandais doivent encore faire face aujourd’hui. Et cela condamne les générations humaines à rester dans l’ignorance sur l’histoire de l’humanité. La responsabilité du président François Mitterrand et de son entourage est accablante, surtout celle de Hubert Védrine, son secrétaire. Espérons que la France n’attendra pas sa mort ou une maladie grave qui l’empêcherait de rendre des comptes et il n’est pas le seul.
Pour ce qui concerne la complicité, la conclusion du rapport noie le poisson ou ne donne pas assez d’explications et nous laisse un goût amer car n’admet pas la complicité. Serait-ce un moyen d’éviter la justice? Mais nous supposons que même si l’intention génocidaire ne serait pas là, les paysans rwandais n’ont jamais participé aux réunions de planification du génocide contre les Tutsi. Ils ont posé des actes de génocide en simples exécutants et ont rendu des comptes. Même si le rapport insiste sur l’aveuglement du pouvoir de François Mitterrand et de son entourage proche, il s’agissait d’un choix délibéré, car les militaires français ont mené les combats aux côtés des Forces armées rwandaises pendant les années de guerre : cette guerre ayant opposé depuis 1990 son ami, le président Juvénal Habyarimana et le Front Patriotique Rwandais .
Nous attendons que cette commission pour laquelle nous félicitons le pas franchi, finira par répondre aux questions que nous nous posons sur le rôle des soldats français à Murambi où flottait le drapeau français pendant le Génocide, ainsi qu’à Bisesero, où les militaires français se sont fait remarqués plus qu’ailleurs par l’échec de leur politique au Rwanda ( ???) Nous attendons que la Commission se penche aussi sur l’Opération Turquoise, cette opération nommée humanitaire alors qu’elle était militaire vu son armement. Une opération qui a permis, voire facilité la fuite des génocidaires et que l’on sait qu’elle voulait absolument remettre le pays dans leurs mains sans oublier que c’était dans cette zone que passaient les armes pour leur permettre de continuer à commettre les crimes de génocide pendant un embargo! Nous avons une impression amère de la volonté de la commission de protéger les militaires français tout simplement, même si nous n’oublions pas qu’ils ont exécuté les ordres. Mais de qui?
La Fondation Yolande Mukagasana salue le pas franchi par l’Etat Français qui ouvre les archives sur le Rwanda et le Génocide perpétré contre les Tutsi et rappelle que 27 ans après, les suspects de ce Génocide mènent toujours une vie libre, dans la tranquillité et sans justice pour les victimes et les survivants.
Cependant, nous interpellons le gouvernement français d’arrêter tous les présumés génocidaires sur son sol. Selon l’Unité chargé de traquer les génocidaires en cavale, la France hébergerait 47 génocidaires. Signé Pour la Fondation Yolande Mukagasana. Yolande Mukagasana, Présidente. (Fin)