La forte fréquence des catastrophes naturelles a fait augmenter de quatre à quatorze cas par mois le trafic d’êtres humains

Migrants en Libye, victimes du trafic d’êtres humains

Jacques Nagurukiye Sekanyange est un homme adulte dans la force de l’âge. Il est doté d’une volonté de fer. Il a créé une association membre de la Société Civile dénommée « Striving For The Future » ou « Le Futur que nous voulons ».

 Pour lui et au regard de ses recherches et constatations sur le terrain, la forte fréquence des catastrophes naturelles et des inondations place les ménages dans la fragilité et la pauvreté, à tel point que même le trafic d’êtres humains s’avère nettement en hausse.

« Actuellement, le trafic d’êtres humains est en hausse de 14 % au Rwanda. Avant les récentes inondations dans le pays, notre association enregistrait chaque mois 4 à 6 enfants victimes de trafic d’êtres humains. Après les catastrophes de Mai 2023, on enregistre environ 13 cas d’enfants victimes de trafic d’êtres humains chaque mois. Le Rwanda sert de transit pour des garçons et des filles en provenance du Burundi et de la RDC et qui sont victimes du processus de trafic d’êtres humains. L’on doit retenir que le changement climatique porteur des catastrophes et de la pauvreté est une cause de déplacements et de morts de personnes. Il se crée une situation de vulnérabilité qui acculent les jeunes filles chefs de ménages à exécuter n’importe quel travail ou à prendre tout risque pour la survie des autres membres de la famille.  Dans ces risques figure la facilité de se laisser facilement tromper pour devenir esclave sexuel ou s’exiler avec l’espoir de trouver un emploi juteux ou une poursuite de ses études », a informé Ngarukiye.

Il a ajouté que les victimes du trafic d’êtres humains proviennent des milieux vulnérables. Elles sont amenées en ville par des commissionnaires désireux de les vendre et de les exporter pour servir dans l’exploitation sexuelle à l’étranger. Ou pour servir dans le commerce des organes humains : le cœur, le rein ou le foie, la chirurgie esthétique de la peau, la vente du sang, la recherche, etc…

« Nos volontaires ont ramené à la liberté 224 jeunes. Notre association a remis à RIB quatre personnes impliquées dans ce trafic criminel sur base des faits évidents. Tandis que quatre autres cas sont maintenant sous investigation pour leur éventuelle implication. Nous travaillons avec des jeunes volontaires et des experts qui ont été formés pour identifier les cas de trafic d’êtres humains », a encore informé le fondateur de « Ejo Twifuza » ou « Striving For The Future ».

Il a précisé que 18 % sur les 2224 jeunes étaient constitués par des jeunes que l’on conduisait dans l’utilisation de trafic d’êtres humains. Au regard de l’aggravation des catastrophes naturelles, l’étude de Global Slavery Index a révélé qu’au Rwanda 80 personnes peuvent être vendues prochainement. Les trafiquants paient le ticket, même d’avion, à la personne recherchée depuis sa famille jusqu’à l’étranger où l’on devient la vraie victime de l’exploitation.

Les conflits en famille et l’ignorance sont aussi pointés du doigt dans ce trafic d’êtres humains qui alimente parfois le terrorisme et la ventes des drogues.

« Une vingtaine de familles ont sollicité notre concours pour retrouver leurs enfants disparus, certainement victimes du trafic d’êtres humains. C’est un business juteux où l’être humain est devenu l’objet de recherche, d’exploitation sexuelle dans la cadre du tourisme sexuel et de la vente du sang humain », a déploré Jacques Ngarukiye.

Il a demandé à diverses associations et au public d’œuvrer pour stopper ce fléau aux larges tentacules que tous sont exhortés à démembrer. (Fin)