La fusion des deux processus de Nairobi et Luanda en un seul processus harmonisé et renforcé par l’apport d’autres facilitateurs issus des autres régions d’Afrique donne plus d’espoir pour une paix durable à l’Est de la RDC, selon le communiqué final du Sommet des Chefs d’Etat des pays de la Communautés de l’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de Développement des pays de l’Afrique Australe (SADC).
Ce communiqué exige l’arrêt des hostilités entre le M23 et les forces coalisées des FARDC, les Wazalendo, les soldats burundais, les soldats de la SADC.
Le même communiqué exige la reprise des négociations et du dialogue directement avec l’ensemble des parties étatiques et non étatiques (militaires et non militaires), y compris le M23, et ce dans le respect du processus Luanda/Nairobi.
Le Sommet conjoint a appelé à mettre en œuvre le concept d’opérations (CONOPS) du plan harmonisé conçu pour neutraliser les FDLR et suspendre les mesures défensives du Rwanda, ainsi que pour désengager les forces depuis la République Démocratique du Congo, conformément aux engagements pris dans le cadre du processus de Luanda.
Le Sommet conjoint a demandé qu’une réunion conjointe des ministres de l’EAC et de la SADC soit convoquée dans un délai de trente jours afin de délibérer sur les questions suivantes : le rapport de la réunion conjointe des chefs d’état-major militaires sur le cessez-le-feu et la cessation des hostilités ; la mise en place d’un mécanisme de coordination technique au niveau du Secrétariat afin d’assurer le suivi de la mise en œuvre des décisions prises par le Sommet conjoint.
Le Sommet conjoint a chargé les chefs d’État-major de l’EAC et de la SADC de se réunir dans un délai de cinq (5) jours et de fournir des directives techniques sur les initiatives suivantes :
– L’instauration d’un cessez-le-feu et la cessation des hostilités, immédiates et sans conditions.
-L’acheminement d’une assistance humanitaire, y compris le rapatriement des dépouilles et l’évacuation des blessés.
-L’élaboration d’un dispositif de sécurisation de la ville de Goma et des zones environnantes ;
-L’ouverture des principales voies d’approvisionnement notamment Goma – Sake – Bukavu ; Goma–Kibumba-Rumangabo-Kalengera-Rutshuru-Bunagana; et Goma-Kiwanja-Rwindi-Kanyabayonga-Lubero, ainsi que la sécurisation des voies de navigation sur le lac Kivu, entre Goma et Bukavu.
-La réouverture immédiate de l’aéroport de Goma ; et la formulation de recommandations sur d’autres interventions de facilitation connexes.
Le Sommet conjoint a exprimé sa préoccupation face à la détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo, laquelle a entraîné des pertes en vies humaines, engendré une crise humanitaire et des souffrances pour les populations, en particulier les femmes et les enfants.
Le Sommet conjoint a également présenté ses condoléances pour la perte de vies humaines survenue au cours des récentes attaques et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés.
Le Sommet conjoint a également fait part de son inquiétude quant aux facteurs aggravants de la crise, caractérisés par des attaques contre les missions diplomatiques, les ambassades et le personnel basé à Kinshasa, et a exhorté le gouvernement de la République Démocratique du Congo à protéger les vies et les biens et à respecter et maintenir les principes juridiques et moraux durables des missions de paix déployées en République Démocratique du Congo, telles que la MONUSCO et les autres.
Le Sommet conjoint a recommandé que les modalités de retrait des forces armées étrangères non invitées du territoire de la République Démocratique du Congo soient élaborées et mises en œuvre.
L’Ambassadeur Nduhungirehe a révélé dans une interview que les troupes de l’EAC se sont rendues en RDC, qu’un cessez-le-feu a été conclu, qu’une paix de six mois a été instaurée et que le mouvement M23 a renoncé à 80 % du territoire qu’il avait conquis.
D’autre part, les forces de la SADC qui ont remplacé celles de l’EAC étaient à l’origine du plan d’invasion du Rwanda.
« L’EAC avait envoyé des troupes au Congo pour maintenir la sécurité de Mars à Septembre 2023 et le M23 avait rendu 80 % du territoire qu’il avait conquis, mais le président de la RDC a pris seul la décision, sans consulter ni informer les autres dirigeants de l’EAC, d’expulser les troupes de l’EACet d’appeler les troupes de la SADC qui étaient venues avec l’intention de se battre », a-t-il indiqué.
L’Ambassadeur Nduhungirehe a déploré que le Gouvernement de la RDC ait toujours signé des accords qu’il n’a malheureusement pas mis en œuvre. Et c’est cela la cause d’une guerre qui dure depuis trente ans.
Il espère que les recommandations des Chefs d’Etat du présent Sommet conjoint seront mises en œuvre.
Notons que le président Tshisekedi a participé au Sommet conjoint de Dar-es-Salaam en virtuel depuis Kinshasa. (Fin)