Groupe photo des participants à l’atelier
Par André Gakwaya;
Kigali: La Journée Africaine de l’Intégration sera commémorée chaque 07 Juillet sur le continent conformément à la décision en Juillet dernier du Sommet de l’Union Africaine (UA) à Niamey au Niger, lors du Lancement de la Zone de Libre Echange Continentale/Continental Free Trade Area (ZLEC/CFTA).
Cette information a été rappelée lors d’un atelier d’une demi-journée animée par le Professeur Joseph Nkurunziza de l’Université du Rwanda(UR), et qui s’et focalisée sur l’intégration et la coopération économiques. Un groupe de 25 Malgaches appuyé par l’ONG allemand FES (Friedrich Ebert Stiftung) y a participé, ainsi que des professionnels de médias du Rwanda.
Dr Nkurunziza a saisi l’occasion pour expliquer de façon exhaustive le processus d’intégration du continent. Le groupe de Malgaches composé en grande partie de jeunes tous issus des différents secteurs d’activités de leur pays avait soif de comprendre le processus de mis en œuvre de la ZLEC.
«L’on doit comprendre que le Lancement de la ZLEC est un moment historique capital pour le continent. C’est la concrétisation de la Vision des Pères Fondateurs de l’UA en 1963, il y a de cela plus de cinquante ans. L’Afrique doit cesser d’être fragmentée et fragilisée. Intégrée en un seul bloc, le continent devient fort sur la scène internationale, tenant le même discours d’une même voie, défendant mieux ses intérêts dans les fora et autres lieux de décisions majeures. L’Afrique dispose ainsi d’un vaste marché de plus de 1,2 milliards de personnes. Les pays peuvent échanger entre eux et à moindre coût. Il suffit d’ouvrir les frontières et les cieux, ratifier l’Accord de libre circulation des biens et des personnes, le protocole de libre installation es Africains dans un pays de leur choix, la délivrance de visa à chaque ressortissant africain. L’on envisage même délivrer un passeport africain. Les différents pays signent progressivement l’Accord sur le transport aérien permettant d’autoriser différentes compagnies africaines aériennes à voler d’un pays à l’autre », a expliqué Dr Nkurunziza.
Face à des réticences exprimées sur la mise en œuvre de la ZLEC, le conférencier a souligné que l’essentiel est l’engagement politique des pays qui ont paraphé la ZLEC. Le processus de mise en œuvre sera suivi avec attention et efficacité, et les entraves qui surgiront seront contournées ou éliminées. Car, l’intégration est irréversible, avantageuse pour les Africains. C’est la voie obligée pour créer l’industrialisation et l’emploi, ainsi que la croissance et la prospérité, conformément à l’agenda 2063 de l’UA.
Le conférencier et les participants ont reconnu les défis de mise en œuvre de la ZLEC, notamment les questions de paix et de sécurité, et les infrastructures insuffisantes.
La réponse est que les leaders du continent sont engagés à faire taire les armes. C’est d’ailleurs ce thème qui est retenu pour l’Année 2020 en Afrique, afin d’éradiquer le terrorisme et les conflits qui menacent la paix dans certaines zones africaines.
«On ne peut pas faire du commerce et des échanges dans l’insécurité», a précisé un participant qui a signalé la volonté de l’Egypte, pays qui assure la présidence en exercice de l’UA, de renforcer ses échanges avec l’Afrique subsaharienne.
«L’Egypte dispose d’industries diverses et performantes dans plusieurs secteurs. L’Egypte veut des échanges avec l’Afrique subsaharienne. Ce pays dispose de produits pharmaceutiques de qualité. Les compagnies égyptiennes savent construire des infrastructures dont le continent a besoin comme cela a été démontré en Tanzanie. Nul besoin que les pays africains aillent chercher des produits et des expertises sur un autre continent alors que tout cela est disponible dans un pays frère. L’important et d’accroître cette volonté de construire un même continent commun, autosuffisant et prospère. Des lois son entrain d’être élaborée pour faciliter les échanges dans le cadre de la ZLEC », a encore expliqué un participant.
L’audience active et réceptive a manifesté beaucoup d’intérêt et de participation. L’on sent l’espoir de réaliser la ZLEC avec de bons résultats. Il suffit d’étendre l’information encore plus loin, au sein des Africains, de façon profonde et persuasive.
Notons que les visiteurs malgaches se sont entretenus avec des responsables rwandais de diverses institutions afin de s’inspirer de bonnes pratiques de bonne gouvernance et de gestion qui génèrent la croissance inclusive et la prospérité d’un pays.
L’atelier avait été organisé par l’EPRN, un réseau de recherche sur les politiques économiques, en partenariat avec FES/Rwanda. (Fin)