Le vice-président de la LDGL, Innocent Sibomana.
By André Gakwaya;
Kigali: La LDGL (Ligue des Droits de la Personne dans la Région des Grands Lacs) a présenté son rapport sur une étude qu’elle a réalisée sur l’évaluation périodique universelle (EPU) relative à la mise en œuvre de 50 recommandations par le Rwanda, selon son vice-président, Innocent Sibomana.
«Le Rwanda a accepté de mettre en œuvre ces 50 recommandations axées sur l’accès à la justice, la liberté de la presse, le droit à la propriété privée et les groupes spécifiques. Beaucoup de points sont été mis en œuvre. D’autres exigent d’être renforcés. Par exemple, pour l’accès à la justice, la Maison d’accès à la justice(MAJ) au niveau du district disponibilisera un avocat pour défendre un citoyen vulnérable incapable de se payer les 500 mille Frw de frais pour l’avocat. Mais des citoyens ont été mis dans la 3ème catégorie d’Ubudehe, selon laquelle ils ont des moyens de se payer l’avocat, alors qu’en réalité ils n’ont pas assez de ressources pour le faire. Dans ce cas, LDGL demandé de faire participer les citoyens dans la décision de mettre tel ménage dans telle catégorie d’Ubudehe », a indiqué Innocent Sibomana.
Le rapport reconnaît que beaucoup a été fait dans divers secteurs comme le renforcement des capacités du personnel de la justice, l’augmentation des infrastructures, la réforme de code pénal et des procédures pénales.
Des défis subsistent et sont à relever comme l’insuffisance des moyens logistiques pour les MAJ, la faible éducation juridique de la population, l’ignorance dans l’utilisation des instruments juridiques, etc.
Pour l’accès à la justice transitionnelle, l’on a des comités de conciliateurs et les MAJ dans tous les districts et ils rendent de bons services, tout en limitant les cas transférés devant les tribunaux.
Mais la LDGL recommande ici de renforcer les capacités des Conciliateurs (Abunzi) et leur éducation juridique.
Pour la liberté d’expression et l’accès à l’information, le constat est qu’il y a eu des progrès dans le renfoncement des journalistes, la dépénalisation du délit de la presse et les coûts élevés des antennes de communication pour les médias privés.
Au niveau des droits socio-économiques et culturels, le Rwanda a ratifié ces droits en 1972. L’on se réjouit qu’il y ait eu la mise en œuvre de la Vision 2020, VUP, Kora Wigire, Une Vache par Ménage, la régionalisation des cultures, TVET.
La recommandation ici est qu’on réduise le taux d’imposition et qu’on crée de nouveaux emplois.
La LDGL recommande aussi de renforcer la politique de bon voisinage dans la région et qu’il y ait plus d’infrastructures dans le secteur de la santé, avec plus d’accès aux consultations.
Le Gouvernement a créé une bonne politique pour la nutrition et une bonne sensibilisation. La LDGL recommande de faire correspondre la politique de la régionalisation des cultures aux besoins des populations.
Au niveau de l’Education, le rapport reconnaît des efforts pour avoir une éducation pour tous, un ordinateur à chaque élève dans les écoles publiques, ainsi que la distribution du lait dans les écoles.
Mais on a relevé la réduction de la qualité de l’enseignement avec des classes surpeuplées, ainsi que des abandons scolaires pour cause de pauvreté des parents.
Le rapport recommande un programme éducatif stable et de qualité, un perfectionnement continu des enseignants, et plus de locaux.
La politique du genre est certes avancée. Mais le rapport recommande plus de sensibilisation, et plus de femmes rurales qui accèdent au crédit.
Le responsable de l’Unité des Droits de l’homme au MINIJUST, William Ndengeyinka, estime que beaucoup d’efforts ont été faits pour mettre en œuvre les 50 recommandations.
«Chaque citoyen doit avoir accès aux services auxquels il a droit, même en matière de justice. Des corrections seront toujours faites dans ce sens. Et des échanges sur la mise en œuvre des 50 recommandations par le Rwanda se poursuivront avec la LDGL », a-t-il dit. (Fin)