By Khalid Cherkaoui Semmouni*
Longtemps considéré comme un pays de transit, le Maroc est devenu depuis plusieurs années un pays d’accueil des migrants provenant de l’Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient, mais aussi de plus en plus d’Asie et d’Europe.
En conséquence, le Maroc se voit dans l’obligation de respecter les dispositions de la Convention Internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille lorsqu’il s’agit de traiter la question de la migration étrangère sur son territoire dans ses différentes dimensions.
Or, le Maroc a mis en œuvre La Stratégie Nationale de l’Immigration et de l’Asile, adoptée par le gouvernement marocain au mois de décembre 2014, pour une gestion migratoire basée sur le respect des principes des droits de l’Homme. Elle est déclinée en quatre objectifs stratégiques: Gérer les flux migratoires dans le respect des droits de l’Homme, faciliter l’intégration des immigrés réguliers, assurer une meilleure intégration des immigrés et une meilleure gestion des flux migratoires dans le cadre d’une politique cohérente, globale, humaniste et responsable.
Ainsi, cette approche solidaire et humanitaire a pu permettre la régularisation de la situation de dizaines de milliers de migrants, la prise de mesures opérationnelles pour faciliter l’intégration éducative des enfants migrants, l’accès des élèves migrants aux programmes sociaux, le soutien scolaire, préscolaire et d’enseignement des langue et culture marocaines et l’ouverture de l’accès des artistes migrants résidant au Maroc, etc.
En effet, cette politique de régularisation et d’intégration suscite une réflexion nationale sur les problématiques liés essentiellement aux défis et aux opportunités de la gouvernance de la migration pour le Maroc.
En ce qui concerne les défis , il est à signaler que la gestion des questions de la migration pour le Maroc rencontre une multitude de défis institutionnels qui ralentissent l’élan de la nouvelle politique lancée par le gouvernement, pour les migrants se trouvant sur le territoire marocain , comme par exemple le manque de coordination au niveau national, notamment dans la gestion des questions des migrants, la multitude d’intervenants dans ce champ , le manque de la bonne gouvernance, le chevauchement entre attributions des différents intervenants, le déficit en matière de ressources humaines spécialisées en matière de la migration et de compétences d’évaluation des programmes y afférents.
Pour la question des opportunités , il y en a plusieurs qui s’offrent au Maroc actuellement pour un traitement efficace du dossier de la migration et d’asile, notamment une volonté du Roi du Maroc, de l’appui de l’Union Européenne et de l’Organisation Internationale pour les Migrations, un attachement aux respects des droits de l’Homme, la création de l’Observatoire Africain des Migrations (qui siège à Rabat ) qui aura pour mission de collecter les informations et de développer leur échange, ainsi que de faciliter la coordination entre les pays africains sur la question migratoire, la réussite de l’opération de régularisation des migrants qui va devenir régulière, ainsi l’unanimité nationale au niveau de tous les intervenants autour des principes et des orientations de la nouvelle politique migratoire. (Fin)
Professeur universitaire Spécialiste en migration et droits de l’Homme