Par Khalid Cherkaoui Semmouni, écrivain et militant des droits de l’Homme
D’après le sociologue Abdelasiem El Difraoui dans son livre «Le djihadisme » paru en 2016, la radicalisation est définie comme «le processus qui conduit un individu à rompre avec la société dans laquelle il vit pour se tourner vers une idéologie violente, en l’occurrence le djihadisme».
La radicalisation intègre une idéologie qui conduit l’individu à choisir l’action violente contre les autres membres de la société dont il rejette, inconditionnellement, les valeurs et le mode de vie.
Or, la radicalisation religieuse est devenue un problème compliqué dans le monde, elle menace les institutions démocratiques, et bloque toute réforme politique ou culturelle. D’où, il est nécessaire de prendre des mesures pour prévenir cette radicalisation et renforcer la capacité des sociétés, surtout musulmanes, à rejeter toutes ses formes. Ces mesures doivent être globales: politiques, économiques, sociales et culturelles.
A cet égard , nous estimons que la culture et l’éducation peuvent être des moyens efficaces pour lutter contre la radicalisation et le terrorisme, sachant que la culture, sous tous ses aspects (arts, médias, science, enseignement, jeunesse et sport) , a un grand rôle à jouer pour prévenir le développement d’une mentalité extrémiste, et à créer un climat de tolérance, de dialogue et de respect entre les gens, entre citoyens, ou entre citoyens et étrangers.
En effet, la culture répond à une nécessité de promouvoir une nouvelle approche alternative axée sur la démocratie, les droits de l’homme et la primauté de la loi dans la prévention de la radicalisation. Cette approche consiste à promouvoir les relations de confiance entre les communautés, le dialogue et l’interaction, l’accès à une éducation inclusive et de qualité, la justice sociale et la lutte contre les discriminations.
D’autre part, l’éducation, peut aussi prévenir la radicalisation et l’extrémisme. Elle constitue un instrument efficace de promotion des valeurs communes. Par exemple, à travers l’éducation aux droits de l’homme et à la citoyenneté, par des programmes éducatifs, dans les institutions d’enseignement, visant à créer les conditions qui permettront à l’apprenant de renforcer ses défenses contre l’extrémisme violent.
Aussi, les nouvelles technologies d’information peuvent constituer des plateformes d’engagement positif, de paix et de respect face aux menaces qui visent une jeunesse particulièrement vulnérable dans les quartiers populaires.
En plus de ce que nous avons cité, nous proposons trois niveaux de prévention qui doivent être pris en considération par les décideurs en matière sécuritaire:
•la prévention primaire consiste à lutter contre la radicalisation cognitive qui envahit peu à peu les esprits des jeunes. Cette prévention se fait par la culture, l’éducation, l’inclusion sociale.
•la prévention secondaire consiste à éviter le basculement de jeunes vers des actes radicaux. Cette prévention intervient souvent après le signalement du jeune, pour qu’il ne tombe pas dans les bras des terroristes via internet et réseaux sociaux.
•la dernière prévention vise à favoriser chez les jeunes la rupture avec les idées terroristes et les intégrer dans la société, de manière qu’ils soient des citoyens positifs. (Fin)