Marc Sry-Kone
Kigali: En marge de la Conférence régionale sur la Propriété Intellectuelle qui se tient à Kigali du 15 au 17 Mai 2023, Marc Séry-Koné (MSK), Directeur Régional de la Division Afrique à l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), souligne que la propriété intellectuelle signifie protéger sa marque et son marché. Lire son interview à André Gakwaya de l’Agence Rwandaise d’Information (ARI-RNA).
MSK – Je suis Marc Séry-Koné, Directeur Régional de la Division Afrique à l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI).
Groupe photo des Participants
ARI – Objectif de la Conférence de trois jours ?
Nous avons voulu à travers cette rencontre, unir les femmes et leur faire comprendre la propriété intellectuelle et leur donner les moyens de mieux utiliser la propriété intellectuelle pour leur business.
ARI – Combien de femmes sont invitées ?
MSK – 120 femmes de 45 pays de l’Afrique subsaharienne.
ARI – Comment allez-vous renforcer ces femmes en propriété intellectuelle ?
MSK – ça c’est le premier volet. Après on va choisir un certain nombre de femmes pour leur donner une formation spécifique, les encadrer pour qu’elles puissent utiliser la propriété intellectuelle pour promouvoir le business, pour qu’elles soient compétitives en matière de transactions.
ARI – Vous allez offrir des bourses de maîtrise ?
MSK -L’OMPI a des programmes de master en propriété intellectuelle. Un pour les pays anglophones et un pour les pays francophones. Au Zimbabwe et à Yaoundé. Ce n’est pas seulement une formation académique. Mais c’est aussi les encadrer. Les femmes que nous rencontrons sont du milieu rural. Pour pouvoir utiliser, on n’attend pas d’elles qu’elles fassent la maîtrise. Il faut leur donner le moyen de comprendre que la propriété intellectuelle est importante. S’adresser à elles avec leurs mots pour qu’elles puissent comprendre.
ARI – Soyons plus concrets : la propriété intellectuelle, c’est protéger sa marque, son logo, son marché…
MSK – Il faut promouvoir la créativité et l’innovation chez la femme. C’est comme un enfant. Vous produisez quelque chose, vous devez lui donner un nom. Donc, nous devons protéger le nom qu’elle a donné, la marque, et cette marque lui permet d’avoir une part de marché. Personne d’autre ne peut utiliser ce nom-là pour faire une transaction. Si cette marque a du succès, c’est elle qui gagne.
ARI – Comment relier les femmes en agribusiness et la ZLECAF ?
MSK – La ZLECAF parle des transactions, des services et des produits. Nous protégeons la marque. Votre enfant ne vous dit pas papa j’ai besoin des baskets, il vous dit j’ai besoin de telle marque. Si vous achetez une autre marque, il ne va pas la prendre. Le monde aujourd’hui fait la promotion de l’immatériel. Et le monde fait la promotion de l’immatériel
ARI – Comment pousser les pays africains à ajouter de la valeur ?
MSK – C’est ce que nous faisons à travers la sensibilisation. Nous expliquons aux pays africains et nous leur donnons les moyens en termes légaux pour leur permettre de mieux utiliser la propriété intellectuelle. Il faut ajouter de la valeur parce que c’est la valeur ajoutée qui rapporte de l’argent. En Côte d’Ivoire, Boigny Houphouët en son temps, demandait pourquoi le kilo de cacao coûte moins cher que la tablette de chocolat. La question c’est que le kilo de cacao n’est pas consommable. C’est la technologie, l’intelligence qu’on met à transformer ce cacao en innovation, en produit consommable qu’on paye. C’est cette valeur ajoutée qu’on vend.
ARI – La réunion se tient à Kigali, un pays qui peut inspirer d’autres en matière de promotion de la femme?
MSK – Les femmes veulent contribuer au développement. Le Rwanda est considéré comme un des champions de l’innovation pas seulement de la femme. Cet aspect est à prendre en considération. Dans tous ces discours, le Président Kagame a toujours dit qu’il ne faut pas toujours attendre des autres, c’est nous qui devons faire ce mouvement-là. L’idée et de permettre à la femme de s’émanciper et de prendre sa place qui lui est réservée. (Fin)