Le nouveau chef de la composante Police de la MINUSCA, le Général de Police Christophe Bizimungu, qui a officiellement pris ses fonctions le 29 juin à Bangui, s’est exprimé sur ses priorités, parmi lesquelles la protection des civils conformément au mandat de la Mission, a indiqué la porte-parole de la composante Police, la Capitaine Mazalo Agba.
Lors de la conférence de presse de la Mission, mercredi à Bangui, la porte-parole a rappelé les premiers mots du nouveau chef de la composante Police, pour qui ses « grandes priorités, ce sont les priorités de la Mission ». « Je dois tout faire pour que la MINUSCA puisse atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée. Premièrement, c’est la protection des civils. Il y a également le soutien aux forces de sécurité, cela aussi, c’est notre mission, ainsi que le renforcement des capacités de la Police et de la Gendarmerie centrafricaine. Je pense que nous ferons tout pour atteindre ces objectifs », a déclaré la porte-parole, citant le Chef de la composante Police.
Il est à noter que le Général de Police Christophe Bizimungu, de nationalité rwandaise, était avant sa nomination, Commandant de l’Ecole Nationale de Police du Rwanda et membre du Conseil d’Administration de la Police Nationale Rwandaise. Précédemment, il avait tour à tour servi en qualité de chef de la police judiciaire, Procureur des juridictions militaires, puis Commandant régional de la Police et Commissaire du Département des investigations criminelles. Il a également été officier de liaison entre la mission des Nations Unies pour l’assistance au Rwanda (UNAMIR) et l’Armée Patriotique du Rwanda, lors du génocide.
Invité au cours de ce point de presse, le chef interimaire de l’Equipe Conduite et Discipline de la MINUSCA, Djakaridja Bakayoko, a presenté les différentes mesures mises en place par la Mission pour prévenir et lutter contre l’exploitation et les abus sexuels (EAS), conformément à la politique de ‘’Tolérance zéro’’ du Secrétaire général des Nations unies. « La Mission a mis en œuvre la stratégie centrée sur les victimes et collabore avec les agences des Nations Unies afin de referrer et d’assurer une assistance aux victimes signalées comme telles », a-t-il ajouté.
Parmi ces mesures, il a cité la mise en place d’un réseau de 75 points focaux EAS sur le terrain, le programme continu de sensibilisation de la population centrafricaine pour dénoncer toute allégation d’exploitation et abus sexuels du personnel de la Mission, la mise en place d’une ligne verte gratuite de signalement (#4044), ainsi que la création de 29 réseaux communautaires de signalement à travers le pays, composés des représentants des diverses couches de la population.
Pour sa part, le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, a rappelé la coordination qui existe entre la MINUSCA et l’Union Africaine (UA) en RCA, à l’occasion d’une rencontre entre le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Mankeur Ndiaye, et une mission du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, en visite à Bangui. « L’Union Africaine est l’un des deux garants de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA du 6 février 2019 alors que la MINUSCA fait partie des facilitateurs, et les deux entités travaillent de manière étroite dans le cadre du processus de paix et stabilité dans le pays », a-t-il précisé.
Le porte-parole a également indiqué que la Représentante spéciale adjointe, Lizbeth Cullity, a visité les activités du programme de réduction de la violence communautaire (CVR) mise en œuvre par la section DDR de la MINUSCA, dans le 3e arrondissement de Bangui, annonçant que la MINUSCA va plaider auprès des bailleurs de fonds pour multiplier les formations du programme CVR. « A la mi-juin 2021, la mise en œuvre du projet CVR se poursuit à Bouar, Bossangoa, Kaga Bandoro, Bria, Bangassou et Bangui, au profit de 3652 bénéficiaires, dont 1525 femmes. Ils rendent des armes dans certains cas, sont sensibilisés à la paix et formés aux métiers et reçoivent des kits pour leurs activités génératrices de revenus », a conclu le porte-parole.
De son côté, le porte-parole de la Force de la MINUSCA, le Lieutenant-Colonel Abdoul Aziz Fall, a indiqué que la situation sécuritaire la semaine écoulée a été précaire, marquée par une augmentation des activités des éléments armés dans l’ouest et le centre du pays, et la persistance de l’usage de mines. « La posture robuste de la Force, en soutien aux FACA, a permis d’assurer la protection des populations civiles », a-t’il dit, ajoutant « qu’une soixantaine de casques bleus népalais sont arrivés en renfort à Alindao (centre RCA) pour soutenir leurs collègues gabonais. La réponse robuste de la MINUSCA et des FACA, en début de semaine, a permis d’expulser les combattants de l’UPC et de contrôler la ville ».
Au chapitre des droits de l’homme, au cours de la période du 22 au 28 juin, la mission a documenté 25 incidents d’abus et de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, affectant au moins 53 victimes, soit une augmentation du nombre d’incidents et de victimes comparativement à la semaine précédente (22 incidents et 43 victimes). (Source : https://minusca.unmissions.org.) (Fin)