Un marché au camp de Mahama au Rwanda
Le HCR (Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés) est en campagne de tranquillisation des réfugiés au camp de Mahama au Rwanda. L’assistance pour 2024 sera assurée. Et ce, après des inquiétudes et coupures répétitives de la ration mensuelle fin 2023 et une incertitude pour cette année.
D’après les agents du HCR contactés par le Collectif SOS Médias Burundi qui livre cette information, l’assistance en vivres, combustibles, soins de santé et éducation primaire et préscolaire continuera à être distribuée en 2024. Fin 2023, la même agence onusienne qui s’occupe des réfugiés avait coupé une grande partie de la ration des réfugiés et avait exprimé « ne pas avoir de garanties pour la suite ».
Alors, pour les agents du HCR, les réfugiés n’ont pas à s’inquiéter car, « des fonds sont soit promis ou en cours de décaissement pour l’an 2024 ».
Des réunions d’apaisement sont tenues sur les terrains de distribution de gaz combustibles des villages 11 et 12, zone Mahama I et II. Le président du comité des réfugiés dudit camp fait savoir que de telles réunions doivent se tenir dans tous les villages et zones pour que les concernés soient rassurés.
« Plusieurs de mes compatriotes burundais étaient désespérés. Nous voulons éviter qu’ils prennent des mauvaises décisions suite à ce désespoir. Parmi ces décisions figure le choix de rapatriement forcé par la famine », a souligné Jean Bosco Kwibishatse.
Des doutes persistent
Ce responsable de réfugiés et d’autres occupants de ce camp situé plus à l’Est du Rwanda se réjouissent mais demandent encore plus.
« La garantie est une chose, mais nous voulons aussi que si jamais il y a des financements, que la somme d’argent ainsi que la quantité des vivres soient revues à la hausse. Et, une assurance d’une année alors que beaucoup d’entre nous n’ont pas envie de rentrer ne nous rassure pas du tout. Cela revient à dire que l’espérance de vie ici au camp devient d’une année », réagissent certains d’entre eux.
Le problème qui hante le plus ce camp est la rupture répétitive du stock de gaz combustibles.
« Imaginez, on peut se permettre d’aller faire des travaux journaliers dans les villages et zones environnant le camp. Mais, on peut ne pas manger car même si on a de la farine, si on n’a pas de gaz pour faire de la bouillie, cela devient problématique », disent-ils. Ils suggèrent l’implantation de plusieurs stations de distribution de gaz et l’augmentation des employés chargés de la distribution.
Le HCR et le comité des réfugiés proposent à ces derniers de se faire violence et se procurer au moins une cuisinière à charbon de bois par ménage.
« Où pourra-t-on trouver de l’argent pour s’acheter ces cuisinières ? Qu’ils nous les donnent comme lot de distribution, cela nous ferait plaisir », ont-ils rétorqué.
Au camp de Mahama se concentrent plus de 63.000 réfugiés dont plus de 40.000 Burundais, le reste étant des Congolais. (Fin)