Alors que plus de 188.000 personnes ont été déplacées à la suite des affrontements entre l’armée congolaise (FARDC) et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) dans le territoire de Rutshuru (Nord Kivu), plus de 76.000 enfants ont également vu leur scolarité interrompue dans cette partie orientale de la République démocratique du Congo (RDC).
Selon le Coordonnateur humanitaire de l’ONU en RDC, Bruno Lemarquis, diverses raisons expliquent l’interruption de l’éducation de ces enfants. Si plus de la moitié des personnes déplacées vivent au sein de familles d’accueil, des milliers d’autres occupent des écoles, des hôpitaux, des églises et autres sites improvisés.
« Les affrontements de ces dernières semaines rendent encore plus pénible le quotidien de dizaines de milliers de personnes qui, depuis huit mois, paient un lourd tribut. Il est important que ces violences s’arrêtent afin que les civils puissent entamer un retour et reprendre le cours de leurs vies. » a-t-il déclaré.
237.000 déplacés internes
Au moins 188.000 personnes ont été déplacées depuis la reprise des affrontements le 20 octobre dernier. Ces nouveaux déplacements portent à au moins 237.000 le nombre de personnes déplacées depuis mars lorsque les premiers affrontements ont éclaté.
Face à ce contexte sécuritaire « tendu », les acteurs humanitaires poursuivent leurs interventions d’urgence. En lien avec les derniers mouvements de population, des denrées alimentaires ont été distribuées à plus de 65.000 personnes déplacées et familles d’accueil vulnérables, notamment dans le territoire de Nyiragongo. Les acteurs humanitaires fournissent des services d’hygiène et de l’eau potable.
Environ 2.000 enfants bénéficient d’un programme psychosocial. En termes d’hébergement provisoire, les acteurs humanitaires sont en train de travailler avec les autorités provinciales pour identifier des sites ou les personnes déplacées peuvent être hébergées temporairement.
L’Ituri et le Nord Kivu abritent près de 65% des déplacés de la RDC
« Si l’aide humanitaire est primordiale pour sauver des vies et soulager les souffrances des populations affectées par les violences, elle n’est toutefois pas la seule solution aux problèmes humanitaires, qui viendra du rétablissement de la sécurité et de la paix », a fait valoir le Coordonnateur humanitaire de l’ONU en RDC.
Cette situation dans le Nord Kivu se rajoute à une situation humanitaire déjà très complexe et dégradée dans plusieurs provinces du pays, en particulier dans l’Est.
Dans la province voisine de l’Ituri, la persistance des violences, dont de nombreuses attaques sur des sites de personnes déplacées, a fragilisé de nombreux territoires, entraînant des mouvements massifs de population, a détaillé le Coordonnateur humanitaire.
A elles seules, les provinces de l’Ituri et du Nord Kivu abritent près de 65% des 5,7 millions de personnes déplacées internes dans le pays. Elles abritent également le plus grand nombre d’acteurs humanitaires qui, chaque jour, œuvrent pour apporter de l’aide aux populations affectées par la violence.