La Commission économique pour l’Afrique (CEA) a participé ce mercredi, à la Réunion ministérielle annuelle des ministres des affaires étrangères des Pays en développement sans littoral et a souligné la nécessité d’un soutien soutenu et cohérent aux Pays en développement sans littoral en Afrique.
Dans ses remarques, la Secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe, déclare que l’Afrique abrite la majorité des Pays en développement sans littoral du monde qui continuent de faire face à des défis particuliers en matière de commerce et de développement en raison de leur manque d’accès territorial à la mer et de leur éloignement géographique des marchés internationaux affectant ainsi leur quête de développement économique.
« Les Pays en développement sans littoral souffrent d’un manque de compétitivité de leurs exportations et de leurs importations, ainsi que de la réduction du pouvoir d’achat de leurs populations, ce qui les défavorise davantage par rapport aux PDSL », indique Mme Songwe.
Elle dit qu’aujourd’hui plus que jamais, le multilatéralisme est nécessaire, d’autant plus que le redoutable et affreux coronavirus continue sévir dans le monde et affecter les chaînes d’approvisionnement mondiales.
« Nous avons besoin du multilatéralisme pour apporter un soutien cohérent et durable aux Pays en développement sans littoral. Ils nécessitent davantage de besoins spéciaux que les autres pays », affirme Mme Songwe, ajoutant que le COVID-19 a mis en évidence la nécessité de renforcer le multilatéralisme à l’avenir.
« Le déficit en infrastructures de l’Afrique, y compris les coûts de logistique élevés qui en résultent, reste l’un des principaux obstacles à la croissance. En ce qui concerne les infrastructures énergétiques, par exemple, 30% seulement des personnes vivant dans les Pays en développement sans littoral africains avaient accès à l’électricité en 2017, derrière tous les Pays en développement sans littoral et du monde.
La Secrétaire exécutive de la CEA déclare que le taux de pauvreté était élevé dans les Pays en développement sans littoral africains avec une moyenne de 55,8 pour cent par rapport à la moyenne de tous les autres pays africains située à 8,4 pour cent.
Le PIB moyen par habitant dans les Pays en développement sans littoral africains est de 1 506 dollars, tandis que celui des autres pays africains est de 5 208 dollars.
Mme Songwe appelle à des actions et des interventions accélérées pour relever les défis particuliers liés à l’enclavement afin de garantir que ces pays ne soient pas laissés pour compte.
Elle dit que le COVID-19 aggrave les terribles réalités des Pays en développement sans littoral africains, mais ajoute qu’il y a également des opportunités pour rebâtir plus solide après la pandémie. Mme Songwe ajoute que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) est essentielle pour résoudre certains des défis auxquels sont confrontés les Pays en développement sans littoral, en particulier créer de la valeur ajoutée aux produits, des emplois et assurer la paix et la sécurité dans ces pays.
Elle précise que tirer parti des technologies numériques est essentiel pour garantir l’intégration des Pays en développement sans littoral dans les chaînes de valeur mondiales. Et évoque également l’importance de l’identité numérique pour les populations des Pays en développement sans littoral africains ; l’égalité hommes-femmes ; l’énergie ; et l’éducation.
Pour sa part, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, déclare que l’ONU est prête à soutenir les Pays sans littoral à se remettre du COVID-19.
Il appelle les Pays en développement sans littoral à mettre en œuvre six principes clés pour une relance positive pour le climat : investir dans les emplois et les secteurs verts ; ne pas sauver les industries polluantes ; mettre fin aux subventions aux combustibles fossiles ; prendre en compte les risques et opportunités climatiques dans toutes les décisions politiques et financières ; travailler ensemble ; et ne laisser personne pour compte.
« Le système des Nations Unies continuera à vous soutenir dans vos efforts visant à réaliser un développement durable et inclusif pour vos peuples alors que vous combattez et finalement vous vous remettez de la crise du COVID-19 », déclare M. Guterres.
Le Président de l’Assemblée générale, Vulcan Bozkir, appelle les ministres des affaires étrangères à redynamiser les efforts collectifs pour réaliser les ODD à travers la Décennie d’action.
La réunion virtuelle de haut niveau en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies avait pour objectif d’examiner les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Programme d’action de Vienne pour les Pays en développement sans littoral pour la décennie 2014-2025 – le cadre de développement historique visant à faire face aux circonstances spéciales des pays sans littoral et faciliter leur intégration dans l’économie mondiale.
Elle a également permis aux ministres et aux hauts fonctionnaires de partager leurs connaissances, leurs expériences et de suggérer des recommandations et des opportunités pour accélérer la mise en œuvre du Programme d’action de Vienne et du Programme 2030. (Fin)