Patrick Habiyaremye, ex-FDLR, apprend l’agri-élevage professionnel
By André Gakwaya;
Musanze (Mutobo): Patrick Habiyaremye, 45 ans, marié et père de six enfants, a perdu son bras en 1999 dans des combats au fond des forêts congolaises. Il a terminé sa formation d’éducation civique et de reconstruction de soi qui a duré trois mois. Ensuite, la Commission de Réintégration l’a rappelé pour suivre une formation des métiers.
Dans trois mois, l’Office Rwandais des Métiers lui remettra un certificat attestant qu’il vient de terminer sa formation en agri-élevage professionnel. Déterminé, doué d’une volonté sans faille, Patrick est fait pour réussir ce qu’il entreprend.
«Je suis originaire de Rutsiro, Secteur Tumba, cellule et village de Rutabi. J’ai grandi dans une famille de bons fermiers. Quand j’ai perdu mon bras, je ne me suis pas découragé. Car, je peux continuer à exercer le métier que je connais et que mes parents m’ont appris depuis l’enfance. Avec la formation que je suis entrain de suivre, je suis sûr de tirer profit de l’agri-élevage et d’assurer une vie descente à mes enfants, et de contribuer à la construction du Rwanda. En RDC, je me suis marié avec une congolaise et nous avons six enfants. En RDC, j’ai pu avoir un terrain, j’ai entretenu une bananeraie fertile qui me rapportait beaucoup. Mais tout cela m’a été dépouillé parce que ce n’était pas mon pays, et je sais que ce je vais initier maintenant que je jouis de la stabilité et de la sécurité. C’est cette base qui me fera arriver à la prospérité », confie Patrick.
Il rappelle qu’il a passé 25 ans dans les groupes armés. Il prend soin de lancer un message à ses amis encore en RDC. Il les exhorte au retour dans leur patrie.
«Le Gouvernement et la Commission de Réintégration nous ont donné l’appui nécessaire. J’exhorte mes amis Vincent Batoba, originaire de Rutsiro ; Kamari et Manudi ; ainsi que Théophile ; à regagner tous leur pays. Nos conditions de vie sont bonnes », indique Patrick.
Il estime que les éléments FDLR qui restent dans les forêts congolais sont peu nombreux. La majorité d’entre eux sont déjà rentrés au Rwanda.
Pour Mme Léoncie Nyirahabimana, veuve de trois enfants âgés de 24 à 20 ans, le métier de couture qu’elle est en train d’apprendre lui fournira le nécessaire, elle et ses enfants. Elle apprécie la formation qu’elle est en train de recevoir, ainsi que l’aide d’urgence en nourriture, habits, savons et médicaments, et même l’accueil humain qui lui a été réservé. Ses deux premiers jumeaux ont terminé l’école secondaire. Elle envisage l’avenir avec optimisme.
Le Centre des métiers de Mutobo pour des soldats démobilisés rentrés des forêts congolaises s’avère comme un réel espoir pour créer une vie décente.
Le Centre est appuyé par le Japon. Les apprenants y passent six mois d’apprentissage des métiers en couture, agri-élevage professionnel, construction, etc. (Fin)