La ZLEC/CFTA totalise 54 membres avec les signatures du Nigeria et du Benin

Par André Gakwaya;

Niamey: La ZLEC/CFTA totalise 54 membres avec les signatures du Nigeria et du Benin ce jour lors de l’ouverture du 12ème Sommet Extraordinaire de l’UA à Niamey, et l’on passe de 52 signatures à 54, selon le Président de l’UA, Moussa Faki Mahamat.

«Entrée en vigueur le 30 Mai 2019, la ZLECA devient ainsi le plus grand espace d’échange commercial du monde. Avec une population de 1,27 milliards de personnes, l’Afrique devrait atteindre 1,7 milliards en 2030, et 2,5 milliards en 2050, soit 26% de la population mondiale en âge de travailler, et près de 70% de cette population a moins de 30 ans et plus de la moitie sont des femmes. La croissance de l’économie africaine devrait être deux fois plus rapide que celle du monde développé. L’Afrique est le deuxième continent le plus grand et le deuxième plus peuplé au monde. Ces ordres de grandeur témoignent du gigantesque potentiel dont recèle l’Afrique. Sachons en tirer les bénéfices, les dividendes en faveur de nos populations majoritairement constituées de jeunesse », a-t-il indiqué.

Il vient de tenir ces propos à Niamey au Nigeria devant plus d’une trentaine de Chefs d’Etat et de Gouvernement qui participent au 12ème Sommet Extraordinaire de l’UA pour le lancement de la phase opérationnelle de la ZLEC.

«PGrâce au travail des Ministres et des Experts, la ZLEC sera dès son lancement soutenue par des règles d’origines bien définies, des listes de concessions tarifaires dans le commerce de biens, d’un mécanisme en ligne de surveillance et d’élimination des barrières non tarifaires non continentaux, d’une plateforme panafricaine de paiements et de règlements numériques, une application Web et mobile pour les entreprises, ainsi que d’un portail de l’Observatoire africain du commerce », a poursuivi le Président de la Commission de l’UA.

Les rapports soumis au Sommet comportent plusieurs instruments juridiques accompagnant l’Accord lui-même, dont trois Protocoles, des mécanismes et des modalités de sa mise en œuvre qui permettront de surmonter tous les obstacles.

Toujours selon Moussa Faki Mahamat, la mise en œuvre de la ZLEC est de nature à favoriser l’entreprenariat, l’emploi de la jeunesse et l’émancipation des femmes. L’on doit noter que la jeunesse africaine est en proie à toutes les tentations comme l’exode rural, la migration, le trafic, la criminalité transfrontalière, etc.

«La ZLEC ne pourra être effective si on n’ouvre pas les frontières aux Africains. Je mets ici l’accent sur l’impérieuse nécessité de ratifier le Protocole sur la libre circulation qui est une condition à la liberté de commerce. Il est paradoxal et inexplicable que les Africains se sentent encore aujourd’hui étrangers chez eux, subissent un régime de visa moins favorable par rapport aux autres citoyens du monde comme cela paraît dans certains de nos Etats. Nos Etats membres doivent commencer à vulgariser le passeport africain qui est un merveilleux outil pour la promotion de l’identité africaine. L’autre pré-requis de l’intégration commerciale est la réalisation des infrastructures qui permettront l’interconnexion des pays et des régions (routes, chemin de fer, ponts, aéroports, énergie, télécommunication) », a encore souligné Faki Mahamat.
Pour terminer, il insisté sur le préalable de paix et sécurité sur l’ensemble du continent.

«La filière bétail est arrêté par exemple au Niger, Tchad et Cameroun à cause de Boko Haram. Les pays du Sahel consacrent un tiers de leur budget à la sécurité au détriment des secteurs sociaux, véritables moteurs de développement. Il nous faut dans ce contexte réaliser l’autre projet-phare de l’agenda 2063, qui est de « Faire taire les armes à l’horizon 2020 » retenu comme thème de l’Année 2020 ».

De son côté, le Président du pays hôte, Issoufou Mahamadou, s’est focalisé longuement sur la Vision africaine de faire du continent « Une Afrique intégrée, prospère, et pacifique, dirigée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène internationale. Avec une aspiration à la prospérité fondée sur une croissance inclusive et un développement durable, une intégration axée sur les idéaux du panafricanisme et de la renaissance de l’Afrique, la bonne gouvernance, l’Etat de droit, la démocratie, le respect des droits de la personne, la justice la paix et la sécurité, etc…

Issoufou Mahamadou a rappelé qu’en plus de la ZLEC, il y a onze autres projets phares à réaliser dans la première décennie qui va de 2013 à 2023. Ces onze autres projets phares sont : le réseau intégré de train grande vitesse ; l’université virtuelle panafricaine ; la Stratégie africaine des matières premières ; le Forum africain annuel ; l’espace aérien unique en Afrique ; le passeport africains de libre circulation des personnes ; les institutions financières continentales ; le barrage du Grand Inga ; le réseau virtuel panafricain ; Faire taire les armes d’ici 2020 ; le projet relatif à l’espace.

Le Président en exercice de l’UA et Président d’Egypte, Abdelfattah Al Sisi, a souligné l’importance du présent Sommet qui doit lever les obstacles à la mise en œuvre de la ZLEC.

«Nous utiliserons les instruments électroniques. Nous avons l’obligation de renforcer les liens avec le Secteur Privé et la communauté des affaires. Nous donnerons des garanties nécessaires pour que les Africains travaillent dans le climat qu’il faut. Nous comptons sur les jeunes pour traduire dans la réalité le rêve économique du continent. Nous allons améliorer les infrastructures en mettant en œuvre le PIDA. Nous ferons l’évaluation des progrès. Comme Président en exercice de l’UA, je vais m’assurer d’obtenir des résultats tangibles à la fin du Sommet », a-t-il promis. (Fin)