Une Mère et son enfant sous une moustiquaire
Rubengera: L’accélération de la distribution des smartphones aux conseillers en santé aidera ces derniers à donner de meilleurs services de santé à la population au niveau des villages, selon Emmanuel Musabyimana, un des conseillers en santé du village Gitwa, cellule Mataba, secteur Rubengera, district de Kamonyi.
« Les smartphones sont extrêmement utiles pour nous. Leur distribution prochaine qu’il faut accélérer réduira le recours aux nombreux registres dans nos services. Les smartphones faciliteront la bonne conservation des données reçues ou expédiées ou la recherche d’autres données sur divers sites. Ne pas disposer des smartphones accroît le risque de perdre nos informations. Notre vœu est de les obtenir prochainement car ils sont d’un atout précieux pour nos services de santé au village », a-t-il indiqué.
Il a tenu ces propos à son domicile alors qu’une trentaine de journalistes encadrés par des responsables de RBC (Rwanda Biomédical Center) effectuent une descente sur terrain dans le district de Kamonyi afin de s’enquérir des efforts déployés par les conseillers en santé pour réduire le paludisme au Rwanda.
Le rapport de RBC relève qu’en 2022-2023, les conseillers en santé du Rwanda ont contribué à réduire de 90 % le paludisme au Rwanda. C’est dire que sur les plus de 600 mille patients qui ont été soignés du paludisme en 2023, 59 % d’entre eux ont été traités et guéris par les conseillers en santé au niveau des villages.
Le gouvernement rwandais a créé l’institution des conseillers en santé qui travaillent sur base du volontariat pour donner des soins contre la malaria et d’autres maladies et qui mobilisent les populations à dormir sous des moustiquaires, tout en assainissant la proximité des ménages afin d’éviter des marécages et des buissons où prolifèrent des moustiques.
Le Rwanda compte aujourd’hui plus de 58 mille conseillers en santé qui rendent des services inestimables pour faire reculer la malaria.
La prochaine conférence internationale qui se tiendra au Rwanda du 25 au 27 courant réunira plus de mille participants des domaines scientifique, médical, des décideurs politiques, des organisations internationales comme l’OMS, CDC, USAID, Global Fund, et le secteur privé. Cette réunion prévoit de s’inspirer du modèle rwandais pour hâter la lutte contre le paludisme dans le monde.
Emmanuel Musabyimana, un des conseillers en santé du village Gitwa, district de Kamonyi.
«Au niveau du village, une femme et un homme sont choisis par la population pour lutter contre la malaria et d’autres maladies. C’est dans ce cadre que j’ai été choisi et je travaille avec le centre de santé de Rubengera. J’aide les voisins à se faire soigner à temps, avant que le paludisme ne s’aggrave. Dans les réunions de soirées des mères, nous insistons sur un milieu sain, non propice au paludisme. Cette région proche du Lac Kivu est très chaude et propice au paludisme. Nous assainissons le milieu en évitant des marécages et des buissons. Le patient testé positif est vite soigné. Tandis que celui trouvé négatif est vite transféré au centre de santé de Rubengera. Le recours à la médecine traditionnelle est interdit. Les chefs locaux interviennent rapidement pour éviter ce genre de soins aux effets néfastes », a poursuivi le conseiller Musabyimana.
Il a construit de sa propre initiative une chambre annexe qui lui sert d’office pour traiter les patients. « Je me lève chaque jour à 5 heures du matin pour dispenser des soins. A 7 h, je me disponibilise pour l’agriculture et le travail de maçon qui nourrissent ma famille de quatre enfants et une mère. J’exerce mon métier avec dévouement, amour et générosité. C’est bon d’être utile à la communauté. Cela confère une certaine fierté et l’estime des autres », confie encore Musabyimana.
Pour les conseillers en santé qui n’ont pas encore aménagé les modestes bureaux, il a été recommandé que les habitants du village se concertent pour créer un petit bureau où seront soignés leurs enfants et eux-mêmes. Après tout, la population est formée à trouver des réponses aux défis en elle-même d’abord. Musabyimana note qu’en 2020-2022, le nombre de personnes souffrant de malaria était élevé et atteignait entre 20 et 30 personnes par jour consultées
On pouvait compter 7 jeunes, 9 papas et 4 mamans par consultation quotidienne. Les papas sont plus infectés de paludisme parce qu’ils rentrent tard la nuit et se font piquer par des anophèles à l’extérieur ou au bord du Lac Kivu en tant que pécheurs. Tandis que les jeunes négligent de se couvrir de moustiquaires.
Des stratégies d’assainir le village ont été prises pour se protéger. Actuellement, un nombre de 2 à 4 personnes se présentent seulement chez le conseiller en santé pour consultation contre le paludisme. (Fin).