L’ambassadeur du Rwanda en Suisse, James Ngango, a présenté au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies des éléments de preuve révélant comment la République démocratique du Congo (RDC) prévoyait de lancer des attaques majeures contre Kigali.
Dans une déclaration faite le 6 février 2025, l’ambassadeur Ngango a réfuté les accusations du gouvernement de la RDC selon lesquelles le Rwanda soutient le groupe armé M23. Il a décrit ces allégations comme une tactique de diversion visant à dissimuler les véritables intentions de Kinshasa.
« Nous nous opposons catégoriquement aux tentatives de la RDC de présenter le Rwanda comme responsable de l’insécurité dans l’est de la RDC. Il s’agit d’une tactique de déviation bien connue utilisée par Kinshasa pour éviter de rendre des comptes pour les atrocités qu’elle et les groupes armés alliés infligent à ses propres citoyens », a-t-il déclaré.
Les combattants du M23 ont pris la ville de Goma aux premières heures du 27 janvier 2025, quatre jours seulement après avoir pris Sake, une ville du territoire de Masisi.
Le M23 contrôle désormais les infrastructures clés de Goma, notamment l’aéroport, et ont établi une nouvelle administration pour la province du Nord-Kivu.
L’ambassadeur Ngango a révélé qu’à mesure que le M23 avançait dans Goma, la coalition militaire de la RDC préparait des attaques à grande échelle contre le Rwanda, amassant des armes dans et autour de la ville.
« Ce qui est clair, cependant, c’est la menace imminente que la situation actuelle représente pour le Rwanda. Après la chute de Goma, de nouvelles preuves ont émergé d’attaques à grande échelle planifiées contre le Rwanda. La coalition soutenue par Kinshasa a stocké un nombre important d’armes et d’équipements militaires près de la frontière rwandaise, principalement dans et autour de l’aéroport de Goma », a-t-il expliqué.
Il a en outre révélé que l’arsenal comprenait de l’artillerie lourde et des drones d’attaque, qui n’étaient pas dirigés contre le M23 mais plutôt pointés vers le Rwanda.
« Les armes n’étaient pas positionnées sur le théâtre d’opérations contre le M23 ; elles étaient plutôt dirigées directement vers le Rwanda », a-t-il ajouté.
L’ambassadeur M. Ngango a également rappelé au Conseil qu’après la prise de contrôle de Goma par le M23, l’armée de la RDC a bombardé le territoire rwandais, tuant 16 civils, en blessant plus de 150 autres et endommageant environ 280 maisons et propriétés.
Le ministre rwandais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, l’ambassadeur Olivier Nduhungirehe, a récemment averti que si le gouvernement de la RDC persiste dans ses projets d’attaque contre le Rwanda, le Rwanda maintiendra les mesures défensives qu’il a mises en place le long de la frontière. (Fin)