Le président de KOHIKA, Phocas Karadusenge
Karama (Nyagatare): L’appui de Clinton Development Initiative (CDI) en formations, intrants organiques et chimiques, semences et recherche de marché, a fait passer la récolte de maïs de la coopérative KOHIKA (Coopérative Hinga Ikigori de Karama ou (Coopérative de maïs de Karama) de 200 tonnes en 2018 à 1500 tonnes en 2022, selon le président de KOHIKA, Phocas Karadusenge.« Nous disposons de 200 ha pour l’agriculture du maïs pour 52 membres. Nous cultivons du maïs que nous collectons dans nos hangars pour le séchage, le stockage, et l’écoulement sur des marchés. Autre activité, nous multiplions les semences de haricot grâce à l’appui de CDI. AIF (African Improved Food) et le MINAGRI (Ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales) sont nos principaux acheteurs, mails il y en d’autres. Les pertes avant les formations dispensées par CDI étaient trop élevés. Seulement 200 tonnes étaient écoulées sur le marché en 2018. Notre production n’était d’une tonne par ha. Les pertes étaient estimées à 30 %. Nous n’avions pas le maïs de grade 1 et 2. Actuellement, KOHIKA vend 1500 tonnes sur tous ses marchés. Nous séchons notre maïs dans le hangar, à l’abri de l’eau, des pluies et de l’humidité qui causent l’aflatoxine. Le prix du maïs est de 240 Frw par Kg », a-t-il indiqué.
Il a ajouté que la coopérative dispose de trois hangars de séchage. Il déplore qu’une fois, le client AIF ait passé un mois sans rembourser la récolte qui lui avait été livrée. Cet incident n’a pas encore repris. Auparavant, la production était de 3 tonnes par ha. Elle est passée à 7 tonnes par ha actuellement.
Les hangars octroyés par le Gouvernement permettent de bien sécher le maïs, sans devoir recourir aux sheetings, et cela est d’une grande utilité.
Du maïs stocké
« AIF a acheté notre maïs pour 240 Frw le Kg. Ce qui semble peu pour nous au regard des dépenses investies sur un ha. Le MINICOM (Ministre du Commerce) et le MINAGRI qui fixent les prix nous avaient demandé nos investissements sur ha. Nous avons montré que 220 Frw étaient fournis pour produire un Kg de maïs. Et ils ont arrêté à 240 Frw le Kg. C’est un prix à revoir prochainement », poursuit Kuradusenge.
Il rappelle que les fermiers connaissent maintenant la meilleure semence la plus porteuse.
« Les formations de CDI ont été déterminantes pour notre progrès. Nous avons cultivé en ligne. Nous avons été sensibilisés par les formateurs. Notre perception a été rehaussée. Nous récoltons du maïs qui a atteint sa maturité. Nous recourons aux intrants et aux semences. Nous avons agrandi notre superficie cultivable de 1 ha à 2 ha, sinon plus, afin d’atteindre un plus grand revenu. Mais il y a d’autres entraves : le matériel d’irrigation est encore insuffisant ; notre lutte contre trop de sécheresse est fort limitée ; la terre cultivable demeure réduite. Nous avons besoin de plus de parcelles pour accroître le revenu. En plus de nos 200 ha, nous avons sollicité à l’Etat encore 200 ha, car il y a encore des terrains appartenant à l’Etat qui ne sont pas exploités ou qui sont mal utilisés », explique le prédisent de KOHIKA.
Plus tard, lors d’un entretien avec la Ministre en charge du MINAGRI sur ces terres non utilisées, la réponse a été qu’il y a des espaces de terrains réservés à la quarantaine en cas d’épidémie pour le bétail. «Et peut-être que les fermiers ne sont pas informés», a précisé la Ministre Dr Géraldine Mukeshimana, qui souligne qu’au Rwanda, tous les terrains sont exploités actuellement.
Le président Kuradusenge précise qu’il cultive 4 ha de maïs en tant que modèle pour les autres membres. Il récolte 7 tonnes par ha, soit 28 tonnes qui lui rapportent autour de 5 millions Frw par saison. Au début, sa récolte était de 4 tonnes par ha. Kuradusenge loue 3 autres ha de terrain. Le reste de sa production sert à nourrir son élevage de 200 poules. Il s’est aussi construit une maison.
Pour Clémentine Ukwitegetse, divorcée, 7 enfants, habitant le village de Bushara centre, cellule Bushara, secteur Karama, le seul ha qu’elle exploite fournit 6,5 tonnes à 7 tonnes par an, soit un revenu de plus d’un million Frw. Cela lui permet de faire vivre son ménage, payer le minerval et les mutuelles de santé, ainsi que l’assurance Ejo Heza pour 18000 Frw/an et par membre.
Clémentine Ukwitegetse, membre de la coopérative.
Elle cultive du haricot riche en fer qui lui rapporte un demi-million Frw. Ce haricot produit 1,5 tonnes à 2,5 tonnes par ha, dont une grande partie est consacrée à la consommation familiale.
Pour cette dame, les progrès réalisés résultent des formations, des intrants organiques et chimiques, et des semences données à temps par le MINAGRI, CDI et le PAM. Mais les contributions de CDI ont une grande partie dans l’augmentation de la croissance de la coopérative.
« Les hangars de stockage construits avec l’appui du MINGAR, le fait de ne plus cultiver dans le désordre et tous ces appuis cités m’ont fait passer d’un revenu de 200 mille Frw à un million Frw. La production a sensiblement augmenté », répond, souriante, la jeune dame Ukwitegetse. (Fin)