Kigali: Les tambourinaires burundais évoluant au Rwanda qui ont défrayé la chronique n’ont pas pu accéder à la finale dans la compétition East Africa’s Got Talent. Ils ont été éliminés en demie finale. Mais Ce club se félicite du pas franchi.
Selon le Collectif SOS Médias Burundi qui livre cette information, les Burundais en exil au Rwanda ont été éliminés en demi-finale dans les compétitions culturelles, East Africa’s Got Talent qui se déroulent à Nairobi au Kenya. Mais pour eux, être arrivés à ce stade est une grande réussite.
«Nous avons fait un long parcours depuis les éliminatoires avec plus de 3 millions de candidats. La demi-finale a départagé 18 numéros. C’est en tout cas un grand pas pour nous. Et c’était la première compétition d’envergure internationale à laquelle nous participons. Pour nous, les contacts et réseaux importent plus, » a fait savoir Yannick Niyonzima, le chef du club Himbaza de ces tambourinaires burundais.
Malgré plusieurs appréciations positives, des voix se sont élevées au Burundi pour s’insurger contre la prestation des tambourinaires. Une marche manifestation a par ailleurs été organisée dans les rues de Bujumbura.
Dans sa déclaration, Mme Pélate Niyonkuru, ministre de la Culture et des Sports s’était dite «indignée et choquée par la prestation des soi-disant tambourinaires ».
« C’est déplorable que ces jeunes se soient arrogés le droit de violer la culture burundaise en général et la danse emblématique du tambour burundais en particulier et par après représenter le Rwanda, » avait ajouté la ministre.
Les organisateurs de East Africa’s got talent ont tenu à clarifier les choses. «La compétition est ouverte aux résidents et/ou ressortissants de quatre pays à savoir le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie. Et ces artistes ont le droit de résidence dans l’un des quatre pays, » ont expliqué les organisateurs avant d’ajouter qu’ils se réjouissent de la diversité culturelle et artistique des jeunes de l’EAC.
De retour de cette compétition, le club Himbaza affirme n’avoir présenté aucun des deux pays. Nous n’avons représenté ni le Burundi, ni le Rwanda. Nous avons fait la demande en tant que club artistique indépendant. C’est vrai que nous sommes tambourinaires de nationalité burundaise mais nous ne vivons pas au Burundi, » a fait remarquer Yannick Niyonzima.
Et d’ajouter: « Même s’il arrive qu’on représente le pays qui nous héberge et nous donne asile depuis plus de quatre ans, ce ne serait pas un problème ».
Le club déplore la manifestation organisée contre eux et parle d’acharnement politique. «C’est pour des raisons politiques, distraire les Burundais pour leur faire oublier les problèmes. L’histoire des couleurs ne nous préoccupe pas car nous avons dépassé ces clichés de frontières et nous mettons sur nos tambours l’emblème de l’Union Africaine car nous prônons la cohésion sociale, » a indiqué le porte-parole du club.
Depuis le 27 Novembre 2014, le tambour burundais est inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco. Gitega a aussi souligné que le Burundi pourra porter plainte contre le Rwanda à l’Unesco. Kigali n’a pas encore réagi. (Fin)