Le Président de la Cour Suprême et Chief Justice, Faustin Nteziryayo, pose en photo avec le Barreau du Rwanda
Le Barreau du Rwanda célèbre ses 25 ans d’existence et se définit comme « un pilier pour les droits de l’homme, la justice équitable et l’Etat de droit au Rwanda », et il est passé de 37 avocats en 1997 à 1440 en 2022, selon son président, le Bâtonnier Moïse Nkundabarashi.
« Aujourd’hui est une célébration de nos réalisations en 25 ans. Nous faisons l’évaluation de nous-mêmes. Que souhaitons-nous devenir dans les 25 prochaines années. Notre vœu est que les 1500 avocats rwandais soient renforcés et deviennent plus professionnels. Nous voulons travailler avec les institutions bancaires et financières pour recevoir leur appui afin que nous défendions des citoyens vulnérables de la première catégorie qui sont incapables de se payer un avocat. Si dix banques payent chacune dix millions Frw par an pour cette cause, le Barreau est capable de payer 500 mille Frw à chaque avocat par mois pour défendre 30 vulnérables détenus dans trois prisons différentes du Rwanda », a-t-l indiqué.
Il ajoute que le Barreau du Rwanda compte 325 femmes avocates représentées par 7 femmes au Comité Directeur du Barreau fort de 15 personnes.
L’objectif du Barreau du Rwanda est de renforcer la femme avocate, faire des projets qui la professionnalisent afin qu’elle appuie les autres collègues du métier.
« En 1997, une femme rwandaise n’était pas autorisée à ouvrir un compte en banque ou un commerce sans l’autorisation de son mari, qui pouvait accorder ou pas cette permission. Mais, maintenant la femme rwandaise est autorisée à exercer le métier d’avocate. Le pas franchit est important en matière d’équité du genre », a-t-il noté.
Le Bâtonnier Nkundabarashi reconnaît que beaucoup de défis sont à relever pour le Barreau, et ils concernent la discipline des avocats, leurs conditions de vie à relever, le professionnalisme à renforcer, leurs statuts d’assurances maladies et de pensions, ainsi que la nécessité de réduire le montant de leurs cotisations.
Il se réjouit que le Barreau du Rwanda ait terminé en Décembre 2021 le remboursement du crédit de 1,8 milliards Frw pour l’achat de l’ex-hôtel Sportview. Il espère qu’à la fin de l’an prochain, les avocats auront réalisé des progrès économiques substantiels.
Pour l’Invité d’honneur à la cérémonie, le Président de la Cour Suprême et Chief Justice, Faustin Nteziryayo, la création du Barreau était importante étant donné qu’au lendemain du Génocide contre les Tutsi, le système judiciaire avait été détruit, et que les défis du Secteur de la Justice exigeaient que ce secteur soit renforcé en entreprenant des réformes afin de faire face aux urgences pressante d’une justice post-Génocide.
« Le Barreau du Rwanda a continuellement renforcé sa capacité afin de permettre aux avocats de mieux remplir leur rôle principal de guider leurs clients à travers le système judiciaire. À cet égard, des mesures visant à favoriser une bonne collaboration entre le pouvoir judiciaire et le barreau ont été prises, car les deux institutions doivent travailler main dans la main pour faire respecter l’État de droit alors qu’elles s’efforcent d’assurer l’accès à une justice de qualité et en temps opportun pour tous. Nous félicitons RBA pour ses bonnes réalisations au cours de ses 25 années d’existence », a-t-il indiqué.
Mais compte tenu de l’environnement complexe et dynamique d’aujourd’hui, les institutions judiciaires, y compris le Barreau, doivent relever leurs normes afin de faire face à des litiges qui impliquent souvent des questions techniques et complexes où des connaissances ou une formation spécialisée peuvent être essentielles. Les conseils, les avocats et les juges doivent être équipés pour traiter des questions aussi complexes. Les possibilités de formation continue et de développement doivent être renforcées.
Au-delà de la compétence et des aptitudes juridiques, chaque professionnel du droit doit également s’efforcer de respecter les normes les plus élevées en matière d’éthique. Un besoin urgent à cet égard est de lutter contre la corruption, car elle viole les principes constitutifs de tout système juridique.
« Je voudrais appeler le Barreau à faire équipe avec le pouvoir judiciaire afin d’éradiquer la corruption judiciaire qui sape la confiance dans notre système judiciaire. Cela est essentiel pour construire une solide culture de l’état de droit qui alimente un environnement juridique et commercial qui protège les contrats et les droits de propriété, tout cela étant essentiel pour attirer les investissements directs étrangers et les intérêts commerciaux multinationaux en tant que moteur de notre croissance économique. L’aspiration du Rwanda pour être un centre commercial et financier dynamique n’exige rien de moins que la certitude des lois et la certitude de leur application.
Divers experts du Secteur de la Justice au niveau régional et international ont été invités pour célébrer les 25 ans d’existence du Barreau du Rwanda. Ils sont venus de la Communauté est-africaine (EAC), du Commonwealth, des pays européens partenaires du Rwanda, et de la CPI. (Fin)