Moïse Nkundabarashi, Président du Barreau du Rwanda.
Le Barreau du Rwanda a organisé un atelier d’une journée en partenariat avec une association britanniques Clifford for Change dans le but de sensibiliser les cent avocats rwandais et les cabinets d’avocats afin qu’ils défendent bénévolement des prévenus indigents sans capacités pour se payer l’avocat dans une affaire de justice, selon le Président du Barreau du Rwanda Moïse, Nkundabarashi.
« Au cours des quatre dernières années, les avocats rwandais ont défendu bénévolement 19800 prévenus sans capacités de payer des avocats. Ces prévenus vulnérables sont en augmentation alors que le budget de l’Etat pour les soutenir n’est pas en hausse. Raison pour laquelle nous avons approché les institutions financières et commerciales pour participer à ce projet de caractère social. Ces institutions sont en train de considérer par quelle modalité elles devraient intervenir », a indiqué le Président du Barreau du Rwanda.
Nkundabarashi a informé qu’il y a des avocats qui se rendent à Rusizi pour défendre les prévenus vulnérables en utilisant leurs moyens propres pour payer le ticket, le logement, l’essence, la restauration, etc… Surtout que les deux juristes de la Maison d’Accès à la Justice (MAJ) par district sont insuffisants pour satisfaire une demande si croissante.
Vue partielle des participants à l’atelier.
Le Barreau du Rwanda reçoit chaque Vendredi de la semaine des demandes des défenseurs en justice. L’on peut comprendre sa contribution si la modeste somme de cinq cent mille Frw est payée à titre de forfait pour défendre un dossier. Dans ce cas, défendre environ vingt mille dossiers équivaut à 500.000 Frw x 20.000 égal à 10.000.000 Frw (dix milliards Frw). Ce qui n’est pas peu pour le Barreau comme contribution, selon Nkundabarashi.
Le Rwanda compte 1637 avocats rwandais dans tous les districts. Tandis que le programme de médiation dans la résolution des conflits s’avère une meilleure voie pour régler les différends dans le pays. Ici les avocats participent à la fois à la médiation et aux procès devant les tribunaux.
« Notre vœu est que l’initiative de soutenir le vulnérable en matière de justice débute à la base, lors de l’investigation par l’Office rwandais d’investigation (RIB). C’est surtout par les cas de viols, de terrorisme. C’est un appui judiciaire qui se définit comme un droit de la personne dont doit bénéficier chaque prévenu. Le magistrat doit demander à chaque détenu de disposer d’un défenseur judiciaire. Il informe le Procureur pour qu’on le cherche », explique encore le Président du Barreau du Rwanda.
Il note que la culture d’appui à un prévenu vulnérable devant les procès est une réalité à valoriser dans la société comme c’est le cas au Royaume Unie ou ailleurs, selon les informations livrées par l’association britannique entrain de former des avocats rwandais. (Fin)